Halte au racisme anti-noirs et aux persécutions en Tunisie

Les médias occidentaux qui se focalisent uniquement sur la guerre opposant Ukrainiens et Russes, ont fait peu de cas des déclarations racistes et haineuses du président tunisien Kaïs Saied, faites le 21 février 2023, contre les Africains Sud-Sahariens, c’est-à-dire contre les noirs africains.

Ce président autoritaire qui concentre entre ses mains tous les pouvoirs depuis qu’il a suspendu le Parlement en juillet 2021 et limogé le gouvernement, s’en est pris ouvertement aux migrants africains qu’il présente comme «source potentielle de violence et de crimes inacceptables» (sic).
Déclarant prendre des mesures urgentes et drastiques pour «stopper la horde de migrants qu’il présente comme étant les acteurs d’une entreprise criminelle visant à changer la composition démographique de la Tunisie, et donc de faire de la Tunisie un pays africain et non plus un pays arabo-musulman», il a donné le feu vert à sa police et à son armée pour procéder à des arrestations arbitraires et à toutes les exactions possibles contre des hommes et des femmes sans défense qui sont désormais traqués de partout. Or les migrants sud-sahariens ne représentent que 21000 personnes sur une population de 12 millions de Tunisiens !
Les étudiants noirs présents en Tunisie s’empressent de quitter le pays, vivant dans une insécurité permanente, les partis politiques et une partie majoritaire de la population reprenant à leur compte le discours haineux et raciste de leur président envers les Noirs-Africains.
Il est nécessaire de rappeler ici que le comportement immonde des autorités tunisiennes ne constitue pas une exception, les massacres contre des migrants africains perpétrés par les Marocains en 2022 à Mélina, la mise en esclavage, les mauvais traitements et les sévices subis en Lybie toujours par des Noirs-Africains rappellent que l’esclavage arabo-musulman a sévi 13 siècles durant sur le continent africain-du 7e au 20e siècle - et qu’il subsiste encore dans les faits et dans l’esprit de nombreux arabes.
Il est de notoriété publique d’ailleurs que tous ces peuples constituant le Maghreb ne se considèrent pas comme Africains, mais comme arabo-musulmans, ne voulant à aucun prix être identifiés à l’Afrique, continent qu’ils méprisent par-dessus tout, même si pour des raisons politiques, économiques et stratégiques ils ont intégré l’Union africaine (UA).
L’Union africaine vient d’ailleurs de condamner les propos racistes du président tunisien.
L’incitation à la haine raciale était le signal qu’attendaient des milliers de Tunisiens, dont des jeunes qui par centaines ont envahi des immeubles où habitaient des noirs pour en blesser mortellement de nombreux à coups de couteau, et ont mis le feu à l’entrée d’autres immeubles pour en brûler les occupants. Les transports publics comme les taxis refusent de donner place aux noirs, tandis que la police procède à des séquestrations arbitraires et à des violences inouïes sur des personnes innocentes. Un droit de blesser ou de tuer toute personne noire a donc été donné aux tunisiens, dont certains n’attendaient que cela pour exprimer leur haine des noirs.
Nous assistons actuellement ni plus ni moins à une épuration ethnique, et même à une épuration raciale qui laissera des traces dans l’Histoire et qui met en évidence l’existence d’un Maghreb situé au Nord de l’Afrique et dont le seul dessein est de chasser toujours plus au Sud les populations noires pour occuper leur sol (voir les groupes jihadistes au Mali, au Nigéria et ailleurs soutenus par ces Etats arabes).
Plusieurs pays africains ont affrété des avions pour rapatrier leurs ressortissants et les sauver de l’enfer tunisien et c’est la seule stratégie à mettre en place avant de couper toute relation avec cette nation de la honte.
Le Comité International des Peuples Noirs fustige et condamne avec la plus grande fermeté les appels au meurtre et aux pogroms du dictateur fasciste tunisien contre des êtres humains sans défense, fustige également le silence complice d’une partie majoritaire de l’opinion publique tunisienne et l’hypocrisie des pays occidentaux face à la situation dramatique de nos frères et soeurs d’Afrique, continent dont nous sommes nous-mêmes issus et depuis lequel nous avons été déportés aux Amériques dans les fers de l’esclavage.
Nous affirmons ici que tôt ou tard les criminels rendent comptent de leurs crimes envers l’Humanité et que les racistes tunisiens ne feront pas exception.
Gwadloup 2 mars 2023
La Présidente du CIPN
Jacqueline Jacqueray