La nécessité de l’unité politique en Guadeloupe

Nous sommes dans la deuxième décennie du XXIe siècle et le constat, c’est que le monde bouge, avec un éveil et un repositionnement des peuples, notamment des ex colonies françaises. Certains parlent de choc civilisationnel en devenir et chacun, là où il se trouve à le devoir d’apporter sa pierre à l’édification d’une humanité, plus libre, plus juste et plus prospère.

A la Guadeloupe, il se pose la question lancinante, comment faire pour parvenir à la nécessaire unité des forces anticolonialistes et progressiste du pays, pour demain entrevoir l’unité du peuple guadeloupéen. C’est la condition sine qua non, pour jeter les bases d’un projet consensuel, novateur et ambitieux, face aux décisions et toutes les turpitudes de l’Etat français en Guadeloupe.
Il est dit, que le passé doit être une lampe pour nous éclairer les pas vers la conquête de notre avenir. L’histoire de notre peuple, son passé et ses luttes doivent être pour la jeune génération, un motif pour aiguiller sa conscience et affiner son combat face à l’ennemi quel qu’il soit.
Avec le développement aujourd’hui incontournable, des nouvelles techniques et moyens d’information et de communication, tout ce qui se passe en Afrique, en Asie ou en Europe ou ailleurs est vécu en direct chez nous et vice-versa.
Cependant, trop d’informations telles que distillées par les réseaux sociaux sont préjudiciables si on n’a pas les grilles de lecture adéquates, nous permettant d’accéder à la pleine analyse ou décryptage de ce qui est véhiculé. Dans la guerre de communication à outrance qui se livre, les tenants du capitalisme ont incontestablement l’avantage, mais cela ne peut durer. Vanité des vanités, chacun veut laisser son nom à la postérité et les opportunistes de droite et de gauche se rejoignent ce qui a pour effet d’attiser la méfiance du peuple.
Notre approche et notre compréhension des moyens et des méthodes de combat des autres peuples, sans singer ni tomber dans le mimétisme, devraient nous emmener à enrichir notre stratégie et notre vision, en vue d’une unité des forces qui veulent réellement le changement.
Alors que le rayonnement de la Guadeloupe par l’engagement de ses enfants dépasse largement ses frontières, le spectre de la division nous ronge à chaque tentative. Nous n’arrivons pas à faire peuple, face au colonialisme français.
Un ego surdimensionné habite tous les chefs de parti. Résultat des courses, il y a une dispersion des courants de pensée et des organisations politiques, entrainant tout naturellement un affaiblissement des forces ou des éventuels interlocuteurs face à l’Etat français qui se sent de plus en plus à l’aise dans ses basses manoeuvres.
La tournée politico-stratégique en Afrique, du Président Macron nous permet de voir à quel point que nous sommes face au colonialisme le plus retord qui puisse exister.
Comme je le rappelais plus haut, le passé peut être toujours édifiant pour nous. A l’instant, il me revient en mémoire l’histoire du roi Behanzin du Dohomey, qui a séjourné en déportation pendant près de quinze ans à la Martinique, dont l’épopée ressemble près de deux siècles après à ce que vivent les pays du Sahel sous la houlette de la France encore aujourd’hui.
Il n’y a que l’unité des forces guadeloupéennes de progrès véritable qui vaille pour l’heure.
Au moment où la France va célébrer les quarante ans de la loi de décentralisation, loi qui régit notre pays également depuis 1983, le constat amer de la politique désastreuse pratiquée en Guadeloupe, devrait nous emmener à nous interroger sur nous-mêmes.
Quel est notre bilan, où a-t-on pêché et quoi faire pour réaliser la construction d’une force patriotique de progrès pour conduire le peuple à la pleine responsabilité ?