EL compagnero Jacques Ofranc n’est plus !
A son épouse éplorée, à ses enfants, à la camarade Blanche sa mère, ses frères et soeurs et tous ses proches endeuillés, recevez nos plus sincères condoléances et les sentiments de compassion qui habitent nos coeurs en ce moment.
La Guadeloupe entière s’est réveillée abasourdie, ce lundi 27 mars 2023, en apprenant la nouvelle de la disparition de mi amigo Jacques, parti tranquillement la veille. Ce fut un véritable coup de massue pour nous tous.
Personnellement, je dois avouer que je me relevais à peine de la perte de ma mère partie le 07 janvier dernier, quand le destin me frappe à nouveau par le deuil de celui que nous pleurons aujourd’hui. Jugez-en par vous-même l’ampleur de cette déchirure.
Bien évidemment, je ne pouvais me soustraire à la mission et au devoir qui m’incombent, tout naturellement, de rendre à mon ami Jacques l’hommage qui lui est dû. Jacques, ce fut un ami ! Oui, un ami ! Un ami fidèle, un ami loyal, un ami intime, un confident, un complice, un camarade, un frère !
C’est moi seul qui sais ce que j’ai perdu avec le décès de Jacques. Nos rencontres étaient régulières et fraternelles, soit chez lui, soit chez moi, autour d’un pot ou d’un repas bien arrosé, et on passait en revue l’actualité sociale et politique du pays.
Homme de parole et de conviction, jamais je n’ai entamé un seul combat politique sans son aval, sans son implication, sans son investissement personnel et familial. On s’est connu en 1978 au sein de la jeunesse communiste et on ne s’est jamais quitté. Il aimait la politique, il a eu à faire plusieurs propositions, contributions et autres réflexions sur le devenir statutaire du pays Guadeloupe.
Les événements internationaux et la géopolitique ne le laissaient pas indifférent. Il était un fin stratège et mettait toujours sur la table plusieurs scénarios pour parvenir à la victoire, ou pour convaincre son vis-à-vis. Tous mes documents électoraux, programmes, profession de foi, tracts, bénéficiaient de la plume de Jacques. Journaliste de formation et de profession, la communication était sa passion. Il me disait souvent «timal an politik fo-w médiatizé tout biten a-w, si on aksyon pa médiatizé sé konsi i pa jen ekzisté».
A travers cet hommage, je porte en moi l’écho de la voix du PCG et particulièrement de son Secrétaire général Félix Flémin, en mission en France en ce moment, celui de la direction de radio Gayak qui fête cette année son 40e anniversaire et que Jacques a eu l’honneur d’animer pendant de longues années, celui du comité de rédaction du journal les Nouvelles-Etincelles qu’il alimentait souvent par des articles aussi divers que variés que sa plume souvent acerbe ne laissait pas indifférent et enfin pour ne pas faillir à ma mission je porte également les messages de sympathie de mon groupe politique, «Ansanm Pou Polwi» et tous ces anonymes du Nord Grande-Terre qui se déplaçaient souvent pour applaudir Jacques, lors des joutes électorales à mes côtés.
Homme d’un grand charisme, derrière sa silhouette imposante, ce véritable tribun, était surnommé affectueusement «Turbo-la».
Oui, Jacques disait les choses à sa manière. Il était entier, il était direct, parfois même brutal, mais, sans jamais garder de rancune envers qui que ce soit.
Tout dépend de la conception que l’on se fait de la mort. Pour moi, mi amigo Jacques n’est pas mort. Oui, car la mort n’est pas une vraie mort lorsque l’on a accompli l’oeuvre de sa vie. Cette phrase, je l’ai empruntée au leader Maximo, le regretté Fidel Castro que Jacques affectionnait particulièrement.
Il a accompli sa mission sur le plan familial, sur le plan professionnel, sur le plan relationnel, sur le plan politique.
Par respect pour ta mémoire compagnero, je me dois de poursuivre le combat politique sur cette terre de Guade-loupe Hasta la victoria !
Marxiste, scientifique, tu l’as été jusqu’au bout. Je peux en témoigner et c’est tout naturellement que tu as manifesté ta volonté d’être incinéré.
Pour nous ici-bas, «Le vrai tombeau des morts, c’est le coeur des vivants», car «il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants».
Et pour terminer, c’est le dernier des frères, Mario qui est venu rappeler à notre bon souvenir la phrase fétiche de Jacques. Il se targuait de répéter à qui mieux mieux : «Moi Jacques Ofranc je suis un homme libre, totalement libre». Maintenant que tu es libre, «Pars en paix mon ami» !