Le Groupement d’Intérêt Public (GIP)-Sargasses prend forme

Il y aura bientôt deux décennies que les algues sargasses pourrissent la vie des Guadeloupéens. Les îles du Sud, Les Saintes, La Désirade, Marie-Galante, sont particulièrement impactées.

Les conséquences désastreuses de ces échouements massifs, de façon régulière sur l’environnement, sur nos infrastructures portuaires, sur nos plages, sur nos habitations, sur notre santé, mettent à mal notre économie déjà moribonde.
Quelle est la solution aux problèmes des sargasses ? Quelle est la responsabilité de l’Etat et des collectivités territoriales pour une solution pérenne face à ce problème ? Ces questions ne sont pas nouvelles mais la régularité des échouements interpelle.
Après avoir fait la sourde oreille pendant longtemps, après avoir ensuite renvoyé la gestion de cette affaire aux collectivités, toutes aussi exsangues les unes que les autres, notamment s’agissant des communes les plus exposées, l’Etat a consenti à jouer son rôle de façon plus concrète en participant à la création d’un Syndicat mixte ouvert (SMO) pour la gestion du GIP-Sargasses. Aux côtés de la vice-présidente de la Région Guadeloupe, madame Sylvie Gustave-Dit-Duflo, du directeur de cabinet du ministre délégué chargé de l’Outre-Mer, du préfet, du sous-préfet, c’est tout un aéropage de fonctionnaires, d’élus des collectivités locales, des représentants des EPCI et de la CCI qui ont procédé au lancement de ce syndicat, voilà un mois déjà.
Après tous les aléas connus au niveau du Syndicat mixte ou-vert, créé pour la gestion de l’eau et de l’assainissement en Guadeloupe (Smgeag), on ne peut que souhaiter plein succès à cette nouvelle structure. Le défi à relever est de taille.
Anticiper les échouements des algues sur nos côtes par des barrages flottants se révèle comme impératif aujourd’hui. Ainsi, on va pouvoir procéder à leur récupération et leur stockage pour un traitement et une valorisation optimale. Il faut, à tout prix, éviter que nos côtes soient infestées par ces déchets. Le travail des chercheurs et des scientifiques doit être encouragé par des moyens techniques et financiers supplémentaires mis à leur disposition en la circonstance.
Les communistes guadeloupéens, dans la rigueur de leur analyse politique, économique, voire sociétale, ne se sont jamais contentés de porter des critiques sur les tares du système qui nous dirige, sans avancer des propositions raisonnées, à chaque fois.
La thèse simpliste consistant à dire : «il faut qu’on…, il n’y a qu’à…», n’a jamais fait partie de notre argumentation, sans qu’elle soit soutenue par des propositions tangibles.
D’après nos investigations, en France, sur les Côtes d’Armor, il existe des engins maritimes confectionnés spécialement pour collecter les sargasses dans la zone littorale des 300 m.
Leur utilisation aux côtés des «Sargators» qui existent chez nous serait profitable à plus d’un titre. Toujours dans cette région de France, il existe deux sociétés dont le Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA) qui, par leurs travaux de recherches et leur savoir-faire, démontrent que les algues, d’une manière générale, et singulièrement les sargasses, peuvent valablement participer à la valorisation de notre économie, dans des domaines aussi divers que variés, tel l’alimentaire.
D’après une expérience tentée à deux pas de chez nous, dans l’île du Nord, Saint-Barthélemy, les algues collectées, peuvent être transformées également en un biomatériau utile et écologique en termes de développement.
Loin d’être pour nous un déchet nocif, les algues doivent constituer un produit à valoriser.
Le GIP-Sargasse a du pain sur la planche mais, d’ores et déjà, la vice-présidente de la Région, présidente de l’Office français de la biodiversité annonce, qu’en dehors des 4 millions d’euros annuels prévus, il va falloir trouver le double de ce financement pour des résultats tangibles.