La filière apicole de Guadeloupe sur la planche d’envol (1)

Une formation d’initiation à l’Apiculture, résultat d’un partenariat entre l’APIGUA(2) et L’ASSOFWI(3), s’est tenue trois lundis de suite dans les locaux de l’ASSOFWI au Bouchu à Vieux-Habitants, les 13, 20, et 27 mars dernier.

C’est Régis Tournebize, Guadeloupéen d’adoption, conseiller scientifique à l’APIGUA, agro-écologue à l’INRAE(4) et fort de 32 années d’apiculture qui a animé ce stage assisté par Youri Uneau, ingénieur agronome de l’ASSOFWI. La coordination logistique et administrative, ô combien importante pour qu’une formation se déroule dans de bonnes conditions, était assurée par Maéva Marcin, agronome et responsable de formation à l’ASSOFWI.
Le site anciennement occupé par le CIRAD(5) est planté de nombres essences d’arbres fruitiers qui font le bonheur de nos amis les abeilles. Ces dernières, qui sont hébergées dans quatre ruches abritées par des tamariniers, ont été (en plus des moyens audio-visuels mis à disposition et des connaissances théoriques et pratiques des deux encadrants) l’outil pédagogique majeur de cette formation.
De la connaissance de l’organisation sociale d’une colonie d’abeille et son entretien, à la production de miel, en passant par la cons-truction d’une ruche, la sécurité, la législation, et une approche de la flore mellifère, tous les volets de l’apiculture ont été balayé

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Sur la quinzaine de stagiaires venant de toute la Guadeloupe et d’horizons professionnels différents, les exploitants agricoles installés ou en cours d’installation étaient en bonne place.
Ce phénomène n’est certainement pas anodin. N’est-il le résultat de la prise de conscience par cette profession que les abeilles ont un rôle important à jouer dans la pollinisation des végétaux (fruits et légu-mes) avec un impact sur l’amélioration des rendements de production ? C’est aussi probablement le signe que l’agriculture guadeloupéenne s’oriente vers une utilisation beaucoup plus vertueuse, voire l’abandon, de pesticides, d’herbicides et d’engrais minéraux épuisant le sol, afin améliorer les rendements de production.
Apiculture et agriculture font donc bon ménage et, à l’échelle de la Guadeloupe, ce couple aujourd’hui évident, devrait prospérer. C’est du moins le souhait de Régis Tourne-bize, agro-écologue et apiculteur, qui estime que l’apiculture à de beaux jours devant elle sachant que les Guadeloupéens consomment trois fois plus de miel qu’ils n’en produisent.
Il est donc encourageant de voir se multiplier des initiatives telles que cette formation à l’apiculture (la prochaine aura lieu d’ici quelques semaines) qui dans le cadre de la transition écologique met en synergie notre biodiversité au service non seulement d’une agriculture diversifiée de qualité et de quantité mais aussi et surtout au service de la production de miel de Guadeloupe, met fort apprécié par nos compatriotes.

(1) Partie située à l’entrée de la ruche et d’où les abeilles prennent leur envol.
(2) Association des apiculteurs de Guadeloupe.
(3) Association des producteurs de fruits.
(4) Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.
(5) Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement