La décolonisation : l’ultime salut pour la Guadeloupe !

Les quelques aménagements politiques intervenus depuis la colonisation ne changent rien à la question de fond qui est celle de la domination d’un peuple sur un autre, de l’existence de rapports coloniaux imposés par la France à la Guadeloupe.

On entend par décolonisation, la liquidation définitive du colonialisme et de ses vestiges. Depuis 1635, la France exerce sa domination politique, économique, sociale et culturelle sur la Guadeloupe. A la tête de la majeure partie des institutions du pays, il n’y a que des allochtones comme si la population était en captivité, encadrée et surveillée en permanence.
Pour mémoire, la France s’est accaparée de cette île de la Caraï-be en chassant par la guerre et la violence ses premiers habitants. Elle y a développé les productions dont elle avait besoin pour son économie, en enlevant par la force des hommes du continent africain, puis elle les a maintenus en esclavage et elle s’est enrichie en pillant le fruit de leur travail.
Après l’abolition de l’esclavage, la France a fait venir des Indiens sous contrat, ces derniers ont travaillé pratiquement dans les mêmes conditions que les Africains réduits en esclavage.
Dans les entrailles de ce colonialisme viscéral qui s’est développé à partir des blancs engagés, de l’esclavage des noirs, de l’implantation des Indiens sous contrat et plus tard d’autres apports de population, s’est constitué au cours des siècles un peuple qui en fécondant cette terre de son sang, de sa vie, en la transformant par son travail a acquis des droits légitimes de propriétaire.
Cette communauté d’hommes de femmes partageant une histoire commune a inventé un mode de vie et de communication, élaboré des valeurs qui forgent son identité. Son avenir est lié au développement économique de cette terre.
L’histoire de la colonisation a enfanté une nation guadeloupéenne qui a le droit de disposer d’un pouvoir politique indépendant pour administrer et gérer ce pays en fonction de ses intérêts.
A travers son administration, son parlement, son gouvernement, son armée, sa police, sa justice, son système éducatif, sa radio, sa télévision etc…la France décide de manière unilatérale pour la Guadeloupe et les Guadeloupéens.
Le pays continue à subir le système économique, fiscal, commercial français, européen, et envahi par la culture occidentale. Les principes du «Pacte colonial» énoncés par Colbert au XVIIe siècle sont avec les ajustements découlant de l’évolution du monde, toujours d’actualité.
Le commerce extérieur de la Guadeloupe se fait avec la France pour plus de 70%. Le pays consom-me en grande partie les produits fabriqués en France et les transports de marchandises dans les deux sens sont assurés par les navires de la marine française.
Les quelques aménagements politiques intervenus depuis la colonisation ne changent rien à la question de fond qui est celle de la domination d’un peuple sur un autre, de l’existence de rapports coloniaux imposés par la France à la Guade-loupe. Toutes les forces vives du pays arrivent à la conclusion qu’il faut penser un autre modèle de développement économique en dehors des contraintes propres à une économie développée comme celle de la France.
Plus que jamais, la question de la décolonisation de la Guadeloupe est à l’ordre du jour et cela passe d’une part par l’unité du peuple guadeloupéen et d’autre part, par la réinscription de la Guadeloupe à l’ONU comme pays à décoloniser.