TOURISME : «La crise a mis en évidence la fragilité d’une économie dépendante de l’hypermobilité»

Le tourisme est devenu l’un des secteurs productifs les plus concernés par la crise socio-économique résultant de l’entrée en scène du Covid-19. Le secteur s’est retrouvé dans une impasse soudaine en raison des restrictions à la mobilité imposée à plusieurs niveaux afin de limiter l’expansion du virus.

L’EMPLOI TOURISTIQUE
L’emploi touristique dans les colonies peut être un vecteur économique important. Ces pays sont dotés de paysages naturels, d’une richesse culturelle unique et un climat qui rend ces destinations attrayantes.
Néanmoins touchées de plein fouet par le rebond de la pandémie, marqués par des couvre-feux, des confinements voire des rapatriements, les dernières colonies veulent relancer le tourisme, à commencer par la haute saison, celle de fin d''année. Le tourisme occupe une part privilégiée du PIB souffre de manière accentuée des effets néfastes de la chute d’activité.
La pandémie causée par le coronavirus constitue une catastrophe sans précédent dans l’histoire du tourisme. La crise a d’abord confirmé à quel point le tourisme était un fait de civilisation -un désir quasi universel- occupant une place importante dans notre économie, Cependant elle a aussi démontré que fonder qu’un développement économique essentiellement basée sur cette activité, qui reste fragile peut s’avérer préjudiciable.
Confrontée dans des défis tels la concurrence d’autres destinations, le cout élevé des transports, la dépendance économique, l’industrie touristique doit se réinventer.
Le tourisme représente 29,8% du produit intérieur brut de la Guade-loupe, soit 3 milliards d''euros. En 2019, la présence de touristes génère de nombreux emplois touristiques (salariés et non-salariés) dans les départements d’Outre-Mer hors Mayotte) : 12 700 en moyenne sur l’année à La Réu-nion, 9 500 en Martinique, 8 000 en Guadeloupe et 1 700 en Gu-yane. La fréquentation touristique s’entend au sens large : elle concerne aussi bien les touristes extérieurs (étrangers ou métropolitains) que les touristes résidents, les touristes de loisirs que les touristes d’affaires.
L’emploi touristique représente notamment près de 10% des effectifs salariés du secteur marchand. La restauration est la branche la plus représentée de l’industrie touristique avec près de 30% des effectifs salariés suivis des transports et de l’hôtellerie. Viennent ensuite les activités récréatives, culturelles et sportives avec des effectifs salariés marchands de l’économie, puis la location de véhicule.
Cependant la branche emblématique du secteur, employant près de la moitié des salariés de l’industrie touristique, l’hébergement-restauration reste assez limitée quant à la valeur ajoutée crée.
En Guadeloupe, le sud de la Grande-Terre rassemble 36% des emplois avec respectivement 16%,14%, et 6% dans les communes de Sainte Anne, du Gosier et de Saint-François. La commune de Des-haies et l’archipel des Sainte regroupent 24% et 19% de l’activité salariée de l’hôtellerie-restauration. Elle est classée au 15e rang des départements français pour la part de l’emploi touristique dans l’emploi marchand.
Dès lors, il est important que les décideurs sociaux et les professionnels de la filière travaillent pour stimuler le tourisme en prenant en compte les défis, les impacts potentiels sur l’environnement, la culture et les préoccupations de la population.
Il faut se rendre à l’évidence : la sauvegarde des emplois du secteur privé de la Guadeloupe, et donc des entreprises guadeloupéennes ne peut plus passer par des dispositifs complexes et de routine sinon par une véritable politique touristique à l’instar de qui ce fait la Caraïbe. Le pire n''est pas devant l''industrie touristique, c''est déjà la réalité de tout un secteur et «elle est désastreuse», selon l''UMIH Guade-loupe (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie).