Déconstruire l’ambivalence de nos compatriotes
Quoiqu''en pensent beaucoup trop de nos élus, il ne sera jamais possible en occupant un strapotin consécutivement à notre statut politique actuel de département français dans les Assemblées des Etats de la Caraïbe de travailler à notre véritable intégration dans notre Région naturelle, de parvenir à des échanges multiformes profitables pour notre pays, à une coopération réciproquement avantageuse pour notre peuple.
Tous ceux-là qui continuent de se sentir, Guadeloupéens, Caribéens mais aussi Français, Européens, Latins et même atlantistes en éludant la question fondamentale de la décolonisation de notre pays, du nécessaire changement du statut et de la véritable responsabilité politique sont à côté de la plaque.
La participation de nos sportifs dans les confrontations avec ceux de la Région Caraïbe ou du continent américain pose un réel problème. Le déploiement du drapeau français est d''un anachronisme loufoque.
De sorte que peu à peu, les cadres de nos représentants dans la plupart des délégations sportives n''hésitent plus à brandir le drapeau de l''UPLG devenu de fait, sans concertation officielle notre bannière nationale.
Mais plus, dans diverses disciplines notamment celles de combat les structures dirigeantes sont directement liées à l''organisation internationale sans aucune affiliation avec les instances françaises.
Que nous le voulions ou pas, les oripeaux, la force symbolique de notre représentation identitaire patriotique comptent réellement. Il semble même que, supplément d''âme, nos sportifs se sentent davantage stimulés et se comportent davantage en réels ambassadeurs du pays Guadeloupe quand notre drapeau est celui du pays.
Peut-être même la répétition de ces rencontres sportives avec les compétiteurs de notre environnement naturel et une expérience internationale conséquente puissent contribuer à l''affirmation sans détours chez une grande partie de notre jeunesse et de notre peuple de leur identité propre de Guadeloupéen, d''un sentiment national fort.
Mais cela ne suffira pas. C''est le travail politique opiniâtre, persévérant pour le redéploiement de la lutte anti-colonialiste des militants de la cause de libération nationale de notre peuple, qui reste la pierre angulaire de celle-ci. C''est l''élévation à une claire conscience nationale de la grande majorité de nos compatriotes, une cons-cience politique affirmant la responsabilité de notre peuple à assumer son destin à travers une large union de toutes ses forces vives qui pourra garantir son aboutissement victorieux.
Notre pays en dépit de tous les artifices juridiques dont on peut l''affubler, reste une colonie. Il faut le décoloniser. C''est l''objectif majeur et celui-ci ne peut souffrir d''aucune dérogation. C''est la seule condition du développement de notre pays et de l''épanouissement harmonieux de notre peuple.
Alors le Bik a pawol national que propose le PCG doit devenir le lieu de la déconstruction des ambivalences qui paralysent notre peuple, le lieu de l''ensemencement d''une conscience patriotique faisant concrètement passer dans la vie cette aspiration à penser et à agir en Guadeloupéens lucides et responsables. Partout dans les hameaux, dans toutes les communes du pays, doivent fleurir des «Bik» locaux avec la participation du plus grand nombre pour faire du grand «Bik» national le tremplin décisif pour la construction d''un nouveau pays Guadeloupe, le pays d''un peuple fier et vaillant, digne et travailleur.