LE BORDEL POLITIQUE !

S' il y a aujourd'hui dans le pays Guadeloupe une idée, quelque chose sur laquelle peut se faireun large consensus, c'est sur le fait que nous sommes dans un bordel politique.

Selon le Larousse, le «bordel» est une maison de prostitution ou un état de grand désordre. Mais, à regarder les choses avec objectivité, on peut penser que dans le champ politique guadeloupéen il y a promiscuité entre les deux situations.

Au moment où nous écrivons ce billet, les résultats définitifs des élections législatives ne sont pas connus. Mais, ce que nous avons vu et entendu depuis le début de la campagne et particulièrement les «effeuillages» du 2etour dans la 3e circonscription sont suffisamment parlant pour fonder notre analyse.

La vie politique guadeloupéen- ne est entrée croyons nous dans la phase terminale d'un processus de dépravation, de compromission, de dépolitisa - tion des masses, du rejet des partis politiques et de tous prin - cipes moraux et éthiques enpolitique.

C'est malhonnête intellectuelle - ment d'affirmer au vu des compor - tements des candidats et des élec - teurs, mais surtout des résultats enregistrés élections après élec - tions que la Guadeloupe connait une grande maturité politique. Aujourd'hui, ni le bon dieu, ni le diable ne reconnaissent leurs petits dans ce marigot, dans ce «manjé kochon» dira Cédric Cornet, bien que consciemment ou inconsciemment, il alimente ce système par ses ambigüités idéologiques et ses postures anti-politiques.

Ce qui se passe là, ne sort pas de rien. Ce bordel politique trouve son origine dans une relation incestueuse qui s'est développée entre les élus politiques guadeloupéens et les institutions issues de la décen - tralisation depuis 1982. Il s'est amplifié avec le démantèle - ment organisé des partis poli- tiques qui participent à la formation d'une conscience citoyenne pour l'émergence d'une société de démocratie, de justice et de dignité.

Samedi, la Guadeloupe aura 4 députés à l'Assemblée Nationale française. C'est très bien pour eux, ils se sont battus pour ça, avec des armes pas toujours propres c'est vrai, en ne s'embarrassant pas tou - jours de principes, mais ils seront élus de la nation française.

Mais, la Guadeloupe ne pourra plus faire l'impasse sur une étude sérieuse du rapport des Guadeloupéens aux élections, aux élus et aux partis politiques si nous sommes encore assez nombreux ceux qui pensent Guadeloupe.

C'est la peut être, un nouveau chantier pour les FPAC.