Quatre députés “présidentiels” : Quelles perspectives

V oici qu'arrive à grands pas la fin du mois de juin. Les petits écoliers ont déjà la tête tournée vers les grandes vacances proches et les espaces qu'elles savent offrir ; Les lycéens ont rangé leurs cartables, plié bagages, libéré les salles de classe afin de permettre à des milliers d'entre eux, les plus âgés, de passer le Bac.

C'est derniers n'ont quant à eux qu'une volonté : réussir pour préparer leur avenir. Mais, la majo- rité est habitée par de nombreux soucis. Le premier d'entre eux : «… après le Bac ? …Et après les années d'études ?… Quelles perspectives s'offrent à nous ?» dans un pays où les jeunes, mêmes bardés de diplômes, sont les premiers «pourvoyeurs» de chômeurs pour Pôle emploi.

Pendant ce temps, les quatre députés de la Guadeloupe fraîchement élus ou réélus, récupèrent leurs valises parlementaires et s'apprêtent, pour au moins deux d'entre eux(*), à faire leurs premiers pas, ou à retrouver leurs places au sein de l'hémicycle du Palais Bourbon.

Les clameurs se sont donc tues, après des semai- nes de grouillements, de frénésies même, de promesses souvent, plutôt que d'engagements véritables. Mais aujourd'hui, on ne peut s'empê - cher de s'interroger . Et maintenant ?

C'est que nous replongeons dans la Guadeloupe réelle, que beaucoup ont couvert d'un fard pen - dant la campagne électorale pour mieux s'assu - rer un avenir à l'ombre du Palais parisien.

Car , franchement, que peut-on espérer réelle - ment d'un député qui af firme, sans gêne, qu'il est élu d'abord pour renforcer la «majorité pré - sidentielle» de François Hollande, qu'il part à l'Assemblée Nationale française pour défendre les 30760 propositions pour la France310, et les 30730 engagements pour l'Outremer» du Président fraichement élu ?

On ne peut s'empêcher de lui demander sans ambages : quels sont vos engagements, vous, Madame la députée, vous, Monsieur le député, pour la Guadeloupe ?

En 2012, un parlementaire élu chez nous peut-il donc se contenter de s'inscrire dans le jeu clas - sique du Parlement français ?

V ivons-nous donc la même situation, avons- nous simplement les mêmes problématiques que la Corse, la Corrèze, la Bretagne ou le terri - toire de Belfort ?

Plus de 60% de jeunes Français sont-ils laissés sur le carreau ? Près de 35% de la population tota - le de la «France hexagonale» (sic) est-elle tou - chée par le chômage ? Le niveau de vie guadeloupéen, est-il au moins égal à celui de la Mayenne, de la Lozère ou du Jura, qui subiraient peut-être comme nous la pwofitasyon ?

Au moins autant de questions qui, si elles mûris- saient dans la tête de nombre de ceux qui aspi- rent à nous représenter ou qui nous représen- tent, leur permettraient peut-être de compren- dre la nécessité qu'il y a pour notre pays de sor- tir dans l'impasse qui bride toute possibilité d'avenir meilleur pour notre peuple.

Il est donc primordial qu'un député, s'il veut mériter d'être réellement guadeloupéen, s'imprègne dans la réalité de notre archipel pour mieux comprendre les causes de notre sousdéveloppement, de notre mal-être, et inscrire ses actions dans la perspective d'un véritable changement pour notre pays, la Guadeloupe.

Aucun élu ne se sentirait grandi, s'il se contentait d'être un godillot au service exclusif d'un homme, d'un Parti, d'une idéologie, fut-elle dominante…

Si malheureusement certains s'embourbent dans ce marais-là, il est à craindre qu'ils ressusciteront, à coup sûr , les vieux démons qui ont longtemps par le passé habité l'esprit de nomb - re de suppôts du colonialisme français.

Ce n'est pas ce que nous souhaitons pour les nouveaux élus. C'est pourquoi nous les exhor - tons à être des députés porteurs des espérances d'un peuple qui a, dans sa grande majorité en s'abstenant, montré qu'il a perdu confiance en ceux qui «partent là-bas, faire on ne sait quoi…», tellement les résultats obtenus ne sont pas palpables, tellement le silence de beaucoup sur les grandes questions touchant notre pays, est flagrant.

Quant à nous, la Fête de l'Etincelle ce week-end est une nouvelle occasion pour les communistes que nous sommes, d'ajouter un maillon de plus dans la chaine de solidarité que nous n'avons cessé de maintenir tant avec notre peuple, qu'a - vec d'autres peuples qui nous sont proches.

Oui, samedi et dimanche, «A Galbas on cons - truit des solidarités», non seulement en dansant avec la Caraïbe, mais aussi en plaçant «l'écono - mie sociale et solidaire, comme alternative à la crise du système de pwofitasyon».

Ainsi, fidèle aux engagements de sa prime jeu- nesse, l'Etincelle continue d'éclairer notre peuple, 68 ans après !

(*) Hélène Vainqueur-Christophe (remplaçant Victorin Lurel (Ministre) et Ary Chalus.