Jeunesse et violence en Guadeloupe
A voir comment nombre de nos jeunes s’entretuent aujourd’hui, au prix d’une violence inouïe, cela interpelle toutes les consciences. Et c’est normal, car un pays responsable ne peut se satisfaire d’une telle situation.
La jeunesse c’est l’avenir dit-on ! Mais pourquoi la nôtre n’y croit-elle pas ? Ce triste spectacle que certains jeunes offrent de façon presque quotidienne, sème tristesse, peine et désolation chez les parents et les proches.
Pour nous il n’existe pas de fatalité en la matière. Ce qui arrive à notre jeunesse est bien la conséquence de quelque chose. Chacun y va de son crédo, c’est normal mais on ne découvre pas cet état de fait en 2023, bien au contraire.
Avec la violence routière qui procure de nombreux tués, blessés et handicapés à vie, le chômage massif qui atteint en grande partie notre jeunesse, les meurtres et les homicides à répétition, sont légion chez nous. Tous ces fléaux constituent le lot des faits et méfaits qui gangrènent la société guadeloupéenne et qui sont d’une proportion sans commune me-sure au regard de ce que l’on pourrait constater au niveau de certains pays de la région et même de certains départements de la France hexagonale.
Si cette situation n’est pas nouvelle, elle connait aujourd’hui une accélération dangereuse. Un simple cons-tat permet de vérifier que ces fléaux concernent particulièrement cette frange de la population en âge d’apporter sa contribution à la construction de son pays. Ce sont des cerveaux, des bras et des forces physique et mentales extraordinaires qui se révèlent inopérantes. Ce qui est symptomatique de la crise profonde, qui traverse la Guadeloupe.
Nous n’allons pas affirmer que c’est la faute exclusive de la Fran-ce, comme beaucoup aimeraient nous entendre le dire, mais ne nous y trompons pas car la France a une responsabilité majeure dans ce que le pays est en train de vivre actuellement. Même si nous devons chercher ce que nous n’avons pas fait pour ne pas arriver à cette situation, nous devons accuser le principal responsable.
Nous sommes victimes d’un système hyper puissant, même si les causes de notre malheur sont à chercher chez nous et en nous d’abord. Ce système s’appelle le colonialisme, le capitalisme mondialisé, la mafia qui se nourrit de l’exploitation des plus faibles et bien sûr de la drogue, de la vente d’armes, de contrefaçons et de toutes sortes de produits illicites, que les jeunes peuvent se procurer que trop facilement et qui attisent les règlements de compte entre bandes rivales. On en est là.
Après les différentes campagnes menées par l’Etat avec l’opération «Déposons les armes», la mise à disposition davantage de moyens humains et matériels, une énième visite du ministre de la Justice du gouvernement Macron, n’apportera aucune solution à ce problème récurrent. Il faut se dire que ce système est fait de telle sorte queles choses se perpétuent. Les services de l’Etat savent très bien d’où viennent la drogue, les armes et autres… L’Etat ne fera rien contre ses protégés.
Seule une Guadeloupe consciente de son avenir et du rôle que peut et doit jouer sa jeunesse peut inverser le cours des choses.