Réintégration des soignants non vaccinés

Tout est éphémère. Comme le disaient les anciens, «Il y a un temps pour tout» et cela, la nature le démontre chaque jour. Enfin, après plus de 18 mois de lutte contre l’obligation vaccinale menée par le personnel soignant en Guadeloupe et sur tous les territoires administrés par la France, ce gouvernement sans vergogne a fini par lever cette suspension scélérate et inhumaine, contraint et forcé par la résistance farouche des suspendus guadeloupéens, mais aussi par les décisions favorables prises par les autres pays.

Comme pour l’abolition, de l’esclavage et le commerce triangulaire, la France n’a jamais été précurseur en la matière.
On dit que rien ne se fait au hasard et c’est peut-être vrai. Le mois de mai pour les pays encore colonisés par la France a toujours été salutaire.
L’application de ce décret n°2023-368 du 13 mai 2023 relatif à la suspension de l’obligation vaccinale, viendra s’ajouter aux différentes dates historiques qui marquent le peuple guadeloupéen dans sa chair. Pour le représentant du personnel de santé affilié à l’UTS-UGTG, Gaby Clavier, ce décret a une portée générale, mais pour la Guadeloupe, il y a des situations particulières à traiter qui relèvent des établissements de santé, et de l’Agence régionale de santé (l’ARS).
Bien évidemment, c’est une bouffée d’air pour les professionnels de santé suspendus depuis plus de 18 mois, mais ce n’est pas la fin de leur péripétie. Comme on peut le comprendre aisément, cette suspension inopinée des professionnels de santé a créé des dégâts incommensurables dans leur vie.
Avec ce décret qui fixe la date de la réintégration au 15 mai 2023 et les conditions de reprise, pour Gaby Clavier, Secrétaire général de l’UTS-UGTG au CHUG, c’est une belle victoire même si tout le personnel n’a pas encore été réaffecté à son poste, cependant le personnel gréviste sera payé, dit-il, avec un certain soulagement.
L’application de ce décret, oblige la négociation entre le personnel de santé suspendu et leur direction. Selon le représentant de l’UTS-UGTG, les entretiens individuels ont bien commencé.
Le syndicat, ne compte pas se laisser faire. Il annonce d’ores-et-déjà qu’il mettra à plat tous les manquements, toutes les obligations qui n’ont pas été respectées lors de la mise en oeuvre de cette suspension.
Dans les échanges avec la direction du CHUG, il sera surtout question de la rétroactivité des suspensions non appliquées selon le texte, celles qui n’ont pas été signifiées.
Le syndicat réclame le début des négociations collectives sur l’ensemble des questions qui se posent au CHUG. Les autorités avancent le chiffre de 89 pour les professionnels de santé suspendus. Pour le syndicat, c’est plus de 400 personnes qui étaient concernées au début, «dans des conditions qui relèvent de la sauvagerie», dixit Gaby Clavier.
D’après la procédure de l’UTS-UGTG, il y aura des discussions collectives avec chaque établissement de santé, mais également avec l’ARS. La situation des libéraux figure parmi les priorités.
Gaby Clavier revient sur la question de l’apaisement réclamée de tous, en soulignant qu’il ne peut se faire si tous les protagonistes concernés ne respectent pas eux aussi leurs obligations envers les travailleurs.
D’après Gaby Clavier, le Bik du CHUG n’est pas prêt à être levé. L’heure de baisser la garde n’est pas encore à l’ordre du jour. Il profite donc de l’opportunité pour inviter la population à participer aux différentes manifestations programmées vers la fin du mois de mai et qui iront jusqu’au samedi 10 juin terme de cette montée de la garde du Bik du CHUG.
Il faudra certes des mois, et même des années pour panser cette plaie liée à la politique sanitaire et dictatoriale du gouvernement. Nous souhaitons une bonne reprise aux victimes de ce cataclysme social.