Désolant !

Qu’est-ce qui pousse les élus guadeloupéens de la nouvelle génération à se complaire aussi souvent dans le ridicule. On a connu la séquence lunaire du député Victorin Lurel à l’Assemblée nationale de 2004 à 2018 pour supprimer le mot race de la Constitution française. Aujourd’hui, le racisme explose partout en France.
Il n’y a pas si longtemps on a vécu l’opération véglag du couple Théophile-Benin commanditée par le Gouvernement Macron pour exécuter les élus guadeloupéens en charge de la gestion de l’eau. Aujourd’hui, Benin a disparu des écrans, Théophile prépare les prochaines sénatoriales et les usagers subissent toujours les coupures d’eau.
Il y a quelques mois les présidents Ary Chalus, Guy Losbar et leurs «complices» des autres pays dans la soumission au maître annonçaient à grand renfort de communication qu’ils avaient touché le coeur du président Macron avec «l’Appel de Fort-de-France», un condensé de pleurnicheries. Cela se traduit par une pâle proposition de convocation d’une énième commission interministérielle pour parler de politique publique et d’éventuels aménagements institutionnels.
Mais là, patatras ! C’est le député Olivier Serva qui nous remet une couche dans ce palmarès de positionnements ridicules. Après sa claque aux élections municipales des Abymes, on le croyait guéri de sa folie, surtout qu’il semblait opéré un redressement positif en prenant ses distances avec la macronie et en s’engageant sans filet pour la réintégration des personnels de santé suspendus.
Quelle mouche a donc piqué Olivier Serva ou quel appel a-t-il entendu pour replonger dans le chaudron où cette fois, il risque de ne pas se relever.
Comment peut-il franchir ce pas, avec une telle aisance, en portant un amendement à l’occasion d’un projet de loi de programmation militaire qui fait de nos territoires une zone potentielle de confrontations armées pour demander à ne pas utiliser le terme «Métropole» pour parler de la France.
Le pire dans cette histoire qui discrédite complètement le député Serva ce, qu’il s’appuie sur la définition donnée par le Petit Robert qui dit que «Métropole» signifie «Territoire d’un Etat considéré par rapport à ses colonies, aux territoires extérieurs», ce qui est le cas de la France. Les Français nomment leur pays Métropole parce que la France est un Etat colonial et impérial.
Cela a été démontré, argumenté depuis très longtemps dans l’espace politique français. Le terme «Métropole» est utilisé parce que les pays que certains continuent à nommer «Outre-mer» sont des colonies de la France.
Olivier, ce n’est pas le terme «Métropole» qu’il faut supprimer, ce n’est pas «de décoloniser les sémantiques légistiques et réglementaires» qu’il faut parler, c’est de la décolonisation de la Guadeloupe et de tous les autres pays encore sous-domination française.
En ce qui concerne cette fumisterie, qui consiste à remplacer «Métropole» et France par l’Hexagone, nous renvoyons Le député et nos lecteurs à l’article «La France hexagonale» que nous avons écrit dans le n°620 de ce journal en mai 2015.
Mais, le député Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF, aurait pu éviter à son collègue Serva de déposer cet amendement, qui fait de lui un suppôt du colonialisme devant son peuple, en lui mettant entre les mains cette analyse sémantique de haut niveau scientifique «Outre-mer», une appellation à interroger, présentée par Corinne Mencé-Caster, professeur de linguistique à l’université de la Sorbonne, dans le cadre du Colloque sur les «Outre-mer» organisé au siège du PCF, le 29 avril 2023.
Dans cette contribution que nous avons publiée dans les Nouvelles-Etincelles N° 1024 et 1025, la Professeur Corinne Mencé-Caster procède à un détricotage inattaquable de tous ces termes qui nous maintiennent dans l’aliénation : «Outre-mer, ultra-marin, ultra-périphérique, métropole…». Olivier Serva a loupé sa rémission !