Quelle place pour le 27 mai dans le quotidien des Guadeloupéens ?

Il faut entretenir en permanence la Mémoire, en organisant notamment des commémorations d’événements historiques qui ont marqué la vie de notre peuple, depuis la nuit des temps.

Le 27 mai représente quoi réellement pour les Guadeloupéens ? C’est une question légitime qui se pose, au vu de toutes les manifestations qui s’organisent en même temps ce jour, et qui n’ont aucun rapport avec le souvenir.
La date du 27 mai devrait avoir en Guadeloupe le même caractère que le 14 juillet en France. C’est pour les Guadeloupéens, la symbolique de la liberté. Pour la Martinique, c’est le 22 mai qui a été choisi, pour la Guyane, c’est le 10 juin et pour La Réunion, c’est le 20 décembre. Dates retenues en fonction des temps forts qui ont marqué ces pays ayant en commun le même colonisateur, la France.
S’agissant de la Guadeloupe, c’est regrettable de constater que le 27 mai ne soit pas plus rassembleur. Cette date devrait constituer le ciment de l’unité du peuple guadeloupéen.
N’oublions pas que ce n’est pas un simple jour octroyé par l’Etat français, mais une date de mémoire arrachée de hautes luttes par les travailleurs pour que la mémoire de nos ancêtres soit respectée et honorée.
La nouvelle génération qui a pris naissance après le dimanche 27 mai 2001, doit s’enquérir de ce qui s’est passé en Guadeloupe.
C’est grâce à la mobilisation de certains, que nous bénéficions, aujourd’hui, de ce jour devenu chômé et payé.
D’autres, solidaires des exactions perpétrées par l’Etat colonial en Guadeloupe, sur les Africains déportés et réduits en esclavage ont fait le choix de préférer le 21 juillet,(date d’anniversaire de Victor Schoelcher). Cela relève bien évidemment de leur liberté et de leur responsabilité devant l’histoire.
Il faut entretenir en permanence la Mémoire, en organisant notamment des commémorations d’événements historiques qui ont marqué la vie de notre peuple, depuis la nuit des temps.
On a beau dire, mais le sentiment qui se dégage, c’est que la nouvelle génération ne s’intéresse pas suffisamment à cette histoire. Ce qui est préjudiciable, si nous voulons assurer une bonne transmission.
Dans le cas du 27 mai, il faut le reconnaître, certaines organisations politiques, syndicales et syndicalo-politiques font le job, pendant que d’autres personnes s’évertuent à diluer cette date parmi tant de manifestations de réjouissance.
Ce genre de comportement nous pousse à nous interroger sur nous-même. Quelle place accordons-nous à la date du 27 mai dans notre vie ? La question se pose individuellement pour chaque personne qui réside sur le territoire guadeloupéen.
Sommes-nous indifférents des luttes héroïques qu’ont menées ceux qui ont permis que nous soyons ce que nous sommes devenus aujourd’hui ?
Si nous ne nous intéressons pas à notre histoire, en revanche, elle s’intéressera à nous, elle ne nous «acquittera pas».
«Un peuple ignorant de son histoire est comme un arbre sans racines» (citation de Marcus Garvey).