Loxymore, zoom sur la culture urbaine caribéenne

Voilà un média guadeloupéen qui fait son petit bout de chemin. Loxymore, lancé par Emmanuel Foucan il y a quelques années, a trouvé rapidement sa place dans le paysage web de l’archipel. Présent sur les réseaux sociaux et proposant un contenu riche autour de la culture urbaine caribéenne, il participe au rayonnement de la musique et des artistes locaux.

Comment ce projet a-t-il vu le jour ?
Emmanuel Foucan : Je suis passionné de rap et de ragga dancehall depuis tout petit. J’ai toujours été curieux et j’aimais nourrir mon esprit de lecture d’interviews d’artistes. Puis, j’ai créé tout bêtement un blog personnel où je réunissais des mixtapes d’interviews que j’aimais, d’autres que je réalisais aussi moi-même. J’y ajoutais quelques articles, tout cela sans velléité aucune. Uniquement de faire partager ma passion, mes goûts musicaux et mes envies du moment. De fil en aiguille, ce passe-temps s’est transformé en un projet plus structuré, plus qualitatif et plus professionnel. De plus, étant co-gérant d’une agence de communication, l’agence 88, nous avons intégré naturellement Loxymore dans notre processus de création et de développement. Aujourd’hui, il y a toute une équipe qui réfléchit à faire grandir Loxymore pour continuer à capitaliser tout le travail fourni et à élargir davantage notre audience.
Présentez-nous Loxymore
C’est une plateforme web (disponible également sur YouTube) où nous réalisons des vidéos d’interviews d’artistes issus de la musique urbaine française et anglo-saxonne

. Loxymore entend documenter les cultures musicales caribéennes. Hip-hop, zouk, bouillon, nous souhaitons rendre visible les artistes de la Caraïbe et leurs oeuvres en créant un vrai écosystème médiatique et agiter ainsi l’émulation autour de notre patrimoine. Il y avait un besoin croissant dans ce domaine que nous ressentons chaque jour. Notre communauté (près de 15 000 personnes sur Instagram) attend nos contenus car ils sont friands d’en savoir plus sur l’actualité musicale de nos territoires. Et je les comprends car je suis moi-même un grand consommateur de ce type de contenus !
Quelle est la plus value
de votre média ?
Je pense que nous offrons une liberté de ton qui plaît ! Nous essayons d’avoir un rythme cohérent dans nos productions pour coller au plus près de l’actualité et surtout de garder une ouverture d’esprit avec les artistes que nous recevons. Il est important que nous soyons aussi dans la mouvance des tendances musicales mais un brin avant-gardiste. Notre volonté est de donner de la force à une jeune génération d’artistes antillais qui ont besoin d’un coup de pouce comme Nerka. Nous apprécions recevoir des artistes confirmés, devenus des modèles comme Meyril et Kalash pour beaucoup de générations, et échanger avec eux mais nous som-mes désireux d’apporter un con-tenu différent des autres médias, plus intime aussi… D’ailleurs, notre communauté n’hésite pas à nous faire des retours sur leurs attentes et leurs envies et cela nous fait grandir. Tout le monde s’implique et c’est vraiment plaisant !
Quels sont vos axes
de travail à venir ?
Aujourd’hui, nous avons la volonté d’ajouter du professionnalisme dans nos vidéos, c’est-à-dire de réaliser des contenus de haute qualité technologique (image, son, lumière). Nous découvrons un univers et il nous faut nous former. Je n’étais pas destiné à passer devant la caméra en mode intervieweur. Aujourd’hui, c’est un rôle qui me plaît et que je prends à coeur. Mon passage à l’écran a été très bien accueilli et nos interviews sont régulièrement partagées. Bien sûr, c’est une fierté car notre but est d’offrir une visibilité grandissante à nos invités sur une plateforme qui leur est dédiée mais nous devons encore travailler pour les recevoir dans les meilleures conditions.
Comment voyez-vous évoluer Loxymore ?
Nous avons l’ambition que Loxy-more devienne une référence média des cultures caribéennes et au-delà de nos îles. Nous avons envie de couvrir des événements musicaux à travers les Antilles et l’Hexagone et d’être présent lors du maximum de nombreuses manifestations autour de la musique urbaine. Nous étions récemment à Paris pour couvrir le festival Centrale Place. C’est ce qui nous anime. J’ai eu la chance d’être membre du jury lors de la 1ère cérémonie Les Flammes dédiée à la musique urbaine. C’était un honneur. Cela nous permet de présenter notre média et, également, d’élargir notre réseau. Artistes et médias doivent travailler main dans la main pour favoriser un cercle vertueux de visibilité et de développement. Le monde de la musique aux Antilles n’est pas encore suffisamment structuré pour arriver à avoir un impact seul, c’est aussi à nous, média, de leur mettre à disposition un canal de communication privilégié qui fera vivre ce patrimoine culturel.