Le 15 juin 2023 : Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées

Le 15 juin, est une journée officielle désignée par les Nations Unies qui reconnaît l''importance de la maltraitance des aînés comme une question de santé publique et de droits de la personne.

Il s’agit de lutter contre la violence fondée sur le genre à l’égard des personnes âgées d’un point de vue politique, de la législation et de donner des répon-ses fondées sur des données factuelles. Le constat est le suivant :
- Il y aura une augmentation du pourcentage de personnes âgées d’ici 2030.
- La maltraitance existe aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés.
- Le phénomène est sous-estimé au niveau mondial et est très complexe à caractériser.
Les Nations Unies considèrent la décennie 2021-2030 comme «la décennie pour le vieillissement en bonne santé».
COMMENT SE DÉFINIT LA NOTION DE MALTRAITANCE DES PERSONNES ÂGÉES SELON L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la «maltraitance des personnes âgées» comme un acte unique ou répété, ou en l’absence d’intervention appropriée, dans le cadre d’une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime. Elle peut se produire dans des contextes communautaires ou institutionnels et peut prendre de nombreuses formes, y compris les violences physiques, sexuelles, psychologiques, financières et matérielles, et la négligence. L’OMS a estimé qu’une personne âgée de 60 ans et plus sur six est victime chaque année une forme de maltraitance(1).
Suite à une étude menée par des experts mandatés par l’OMS, 5 priorités ont été arrêté pour lutter contre la maltraitance des personnes âgées :
1- Combattre l’âgisme
2- Générer des données plus nombreuses et de meilleure qualité sur la prévalence et sur les facteurs de risque et de protection
3- Développer et mettre à l’échelle des solutions rentables
4- Faire un plaidoyer d’investissement
5- Lever des fonds
Ces cinq priorités s’adressent principalement, mais pas exclusivement, aux gouvernements, aux agences des Nations Unies et aux organisations de développement, aux organisations de la société civile, aux institutions universitaires et de recherche et aux bailleurs de fonds.
QU’EN EST-IL POUR LA FRANCE ET LA GUADELOUPE ?
Selon la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG) :
Le 3977 est le numéro d''urgence mis en place par les pouvoirs publics pour signaler une maltraitance à l''encontre d''une personne adulte vulnérable, âgée ou handicapée.
La Guadeloupe ne fait pas exception quant à la maltraitance des personnes âgées, pour preuve entre 2007 et 2018 suite à la création d’ALMA Guadeloupe initiée par le docteur Seymour gériatre (qui en était le président jusqu’en 2019), 1000 dossiers ont été recensés par l’association. Les femmes étant les principales victimes ainsi que les personnes de plus de 72 ans2.
La personne est victime du fait de son grand âge ou d’une déficience. Il y a un lien de pouvoir ou de domination entre l’auteur et la victime et de façon générale ces derniers se connaissent. La maltraitance peut avoir lieu au domicile ou en institution.
Il y a différentes formes de maltraitance qui prennent plusieurs modalités d’expression intentionnelles ou non intentionnelles, structurelle ou organisationnelle. Les maltraitances peuvent être physiques, financières, civiques (non-respect des droits, violation de l’espace de la vie privée, infantilisation) négligences actives, passives, affectives.
Les facteurs de risques au domicile peuvent dépendre de la victime qui va avoir un refus d’aide de professionnels, qui va opter pour un isolement social. Il y a aussi des facteurs liés à l’environnement (violence, toxicomanie, alcoolisme, habitat précaire). Certains facteurs peuvent être liés au maltraitant (comportements violents, intolérance, diffiSculté à se situer par rapport au bien et au mal, addiction, épuisement ou burn-out des aidants).
En établissement cela relève de l’inadaptation du professionnel pour Inam’sle poste occupé, une mauvaise organisation de l’exécution des tâches, conflit entre les agents, maltraitances médicamenteux).
Les principaux signes ou manifestation peuvent être masqués ou caché par la victime. La prévention passe par une large information, la formation sur le vieillissement et ses conséquences, le dépistage et l’action. Nous y serons de plus en confronté du fait de la pyramide des âges de la Guadeloupe.
Il existe également un dispositif d’Appui à la coordination «des parcours complexes» auquel les professionnels du sanitaire et du social peuvent se référer :
Le GIP-RASPEG (Groupement d''Intérêt Public - Réseaux et Actions de santé publique en Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) assure la gestion administrative, financière, les moyens organisationnels et logistiques des réseaux et structures de santé publique en Guadeloupe. Les missions qui sont confiées par l''Agence régionale de santé sont mises en oeuvre dans le cadre d''un Contrat pluriannuel d''objectifs et de moyens (CPOM).
En définitive, il a à noter que la Lutte contre la maltraitance des personnes âgées passe par une autre vision des personnes âgées par notre société, plus de considérations et de valorisation car le grand âge fait partie de la vie.
1. Lutter contre la maltraitance des personnes âgées Cinq priorités pour la décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé (2021-2030). Tackling abuse of older people : five priorities for the United Nations decade of Healthy Ageing (2021–2030).
ISBN 978-92-4-005732-6 (version électronique)
ISBN 978-92-4-005733-3 (version imprimée)
© Organisation mondiale de la Santé 2022
2. Webconférence sur la maltraitance des personnes âgées, Mutualité Française, CCAS du Gosier 24 juin 2021 https://www.facebook.com/watch/100064429136001/Webconférence sur "la maltraitance des personnes âgées", avec la participation du Dr Ménard Seymour, gériatre.
Par T. Inam’s