Sommes-nous prêts à faire face au prochain big one ?

Le mercredi 14 juin 2023, le Centre de préparation au risque sismique, en partenariat avec la ville de Pointe-à-Pitre et l’association des commerçants du centre-ville, a procédé à son premier exercice de préparation au risque sismique, grandeur nature. C’était à la rue Frébault, axe la plus fréquentée de la ville commerciale.

A l’entrée de cette rue, se tenait le quartier général où se prenaient toutes les décisions de coordination, avec le concours de M. Christian Anténor-Habazac, ancien directeur de l’Observatoire volcanologique et sismologique de la Guadeloupe et du Professeur des universités Narcisse Zahibo spécialisé aux risques majeurs, en particulier des inondations et des tsunamis.
Avant l’heure fatidique, la police municipale mise à contribution, a sillonné tout le parcours pour annoncer aux clients et aux commerçants la tenue imminente de l’exercice. Des lanceurs d’alerte étaient placés sur le parcours.
Des observateurs étaient postés à chaque carrefour pour mesurer le comportement de la population. Des barrières de sécurité étaient installées à chaque carrefour afin de protéger les gens présents à la rue Frébault.
Sous le coup des 12h, les sirènes ont retenti simultanément ; et timidement les gens se sont laissés prendre au jeu, en allant se poster au beau milieu de la rue, tout cela, mais sans grande conviction. Certaines personnes, qui n’étaient pas informées de l’opération étaient en quête de savoir ce qui se tramait ce mercredi matin à Pointe-à-Pitre. Non, ce n’était pas le tournage d’un film, comme ils ont bien pu penser, mais bien un exercice de prévention à un tremblement de terre.
Après l’opération qui a eu cours sans aucun incident, tous les partenaires de l’opération se sont retrouvés au quartier général pour tirer un premier bilan.
M. Max Dorville le président de la protection civile de la Guadelou-pe, a envoyé un document de synthèse qui permettra à chaque observateur de noter ses appréciations sur le déroulé de l’opération.
Par la suite, une commission se réunira à la mairie. Elle aura la charge d’analyser tous les documents, de façon à tirer les enseignements de l’exercice.
Pour sa part, Luc Reinette qui fait partie du Centre de préparation au risque sismique, note une insuffisance en matière de sonorisation. En revanche, il se félicite du succès de l’opération et du rôle qu’a accompli la police municipale. Il espère cependant que d’autres communes emboîteront le pas, surtout celles qui sont situées en zone balnéaire, et qui ne sont pas à l’abri de l’arrivée d’un tsunami.
Le Centre de préparation au risque sismique, dont le président est M. Robert Fontes, se fixe comme objectif, avec le temps, que la population guadeloupéenne soit préparée, à l’instar des Japonais, et des Chinois ; qu’elle ait la culture des risques sismiques.
Luc Reinette invite donc la population à taire ces idées fausses qui affirment que lorsqu’il fait chaud, cela provoquerait des tremblements de terre. De même, il a réfuté les propos de ceux qui font la relation entre le volcan de la Soufrière et les risques sismiques. Il espère enfin que chaque citoyen guadeloupéen ait la capacité de maîtriser ces évènements, afin de transmettre ses connaissances autour de lui.
Les organisateurs prévoient déjà la nécessité de rééditer cet exercice, suivant une certaine périodicité. Le maire de Pointe-à-Pitre quant à lui, a déploré le non fonctionnement de la sirène installée sur la mairie de Pointe-à-Pitre, équipement dont le déclenchement est sous l’autorité de l’Etat.
D’après Christian Anténor-Haba-zac, un tel exercice devrait se renouveler au moins 3 fois par an, pour plus d’efficacité.