La Fête de la musique en pays colonisé !

La fête de la musique ne doit pas se limiter chaque année à des prestations musicales. L’engagement des musiciens doit être plus fort pour redresser ensemble la barre sociétale.

Après plus de deux ans de covid, la 41e édition de la Fête de la musique en Guadeloupe a tenu toutes ses promesses en termes de succès populaire.
Pourtant, la Guadeloupe se relève à peine de cette période de crise sanitaire. Les stigmates sont encore visibles devant le CHU.
On dit que la musique adoucit les moeurs, mais face à la souffrance et aux difficultés insurmontables, elle ne peut être qu’éphémère. Malgré la reprise récente des professionnels de santé, le coeur n’y est pas.
Cependant, la musique est un langage universel indispensable au bien-être de l’Homme. Elle marque les étapes de la vie émotionnelle. Elle contribue à l’identité d’une personne, et même à son éducation, surtout par les temps qui courent, avec le développement des nouvelles technologies.
Au moment même où la violence atteint des proportions inimaginables dans le pays, les artistes musiciens devraient prendre une part active dans le redressement de la société en s’adressant directement à la population.
Tout le monde le pense, mais L’Etincelle le dit : «Tous les styles de musique sont en fête, mais toutes les musiques ne contribuent pas à la construction de notre société».
Les chansons qui incitent à la violence, à la haine et à l’incivilité n’ont pas leur place dans notre société.
C’est à se demander s’il n’y a aucune institution qui vérifie le contenu qui va être rendu public, sans pour cela empiéter sur la liberté d’expression.
La fête de la musique ne doit pas se limiter chaque année à des prestations musicales. L’engage-ment des musiciens doit être plus fort pour redresser ensemble la barre sociétale.
Le 21 juin devrait être similaire au 1er mai, où tous les artistes musiciens dans leur grande diversité, à travers leurs oeuvres, devraient dénoncer les manquements du système.
C’est ce qu’a fait en partie, sur la place de la Victoire, l’église évangélique de Béthel des Abymes, avec la chanteuse Gustavie Cham, qui a chanté contre la violence en Guade-loupe et pour une éducation spirituelle de nos enfants.
La musique engagée contribue à former les consciences et à aider le citoyen à se développer, pour assumer les tâches de la Gua-deloupe de demain.
Rien n’empêche d’associer l’utile à l’agréable. La fête de la musique doit changer de format, au moment même où certains revendiquent un drapeau et un hymne pour une collectivité nouvelle.