Sanblé pou Lapwent : une nouvelle machine électorale est née
On se souvient, qu’en mai 2019, à l’issue du rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC), le préfet de l’époque avait lancé une procédure de révocation contre Jacques Bangou, alors maire de Pointe-à-Pitre.
D’après les déclarations officielles, la ville de Pointe-à-Pitre accusait un déficit de 78 millions d’euros, auquel il fallait ajouter 3 millions d’euros au titre de la Caisse des écoles. C’est une information qui avait fait grand bruit, et qui a jeté le discrédit sur l’exécutif municipal.
C’est pour faire, selon lui, éclater la vérité que Jacques Bangou a organisé le vendredi 16 juin, une conférence de presse pour, d’une part, lancer son mouvement politique citoyen «Sanblé pou Lapwent», une machine de guerre pour la reconquête de la mairie, et d’autre part, laver son honneur largement décrié.
A ses côtés, pour porter le mouvement sur les fonts baptismaux, se trouvait notamment M. Mehdi Kéïta du Parti socialiste guadeloupéen.
Pour les aider dans leur volonté de faire éclater la vérité sur le déficit de la ville de Pointe-à-Pitre depuis 2019, Jacques Bangou et «Sanblé pou Lapwent» ont fait appel aux compétences d’un expert, dit-on reconnu, consultant en finances publiques, M. Victor Bénisty, qui a confié son analyse.
Certains ne comprendraient pas pourquoi l’ex-maire de Pointe-à-Pitre a attendu aussi longtemps avant de réagir, mais a-t-il dit, il a préféré attendre la correction des comptes administratifs de la ville par la CRC pour réaliser une analyse objective, basées sur des chiffres irréfutables et fournir une interprétation factuelle.
En première partie, Mme Evelyne Démocrite a présenté succinctement la nouvelle formation politique citoyenne «Sanblé pou Lapwent». L’objectif étant pour ses membres-fondateurs de rassembler tous les citoyens de la ville sans exception. La nouvelle formation politique pointoise prône pour : «le mieux-vivre ensemble».
En deuxième partie, à l’aide de tableaux, l’expert en finances publiques a présenté les comptes de Pointe-à-Pitre de 2019 à 2022.
D’entrée de jeu, M. Victor Bénisty a tenu à préciser que tous les chiffres cités provenaient de la CRC, en d’autres termes, son analyse ne doit souffrir d’aucune contestation.
D’après lui, l’année 2020 enregistre une amélioration de 41 217 813 € par rapport au résultat de l’année 2019.
Selon la CRC, le transfert des programmes de Rénovation urbaine transféré à la Communauté d’agglomération Cap Excellence, ou leur annulation, simplement expliquerait la diminution du déficit.
S’agissant de l’évolution du déficit 2019 à 2020, les recettes d’investissement sont passées de 49 249 754, à 4 771 192 €, et les dépenses de 96 506 538 € à 7 262 989 €.
L’analyse de l’évolution du déficit 2020 à 2021, conduit l’expert à conclure que le résultat de l’exercice 2021 montre une aggravation.
Enfin, l’évolution du déficit 2021 à 2022, après analyse, montre que, le compte administratif voté doit être insincère du fait de l’absence de reste à réaliser en fonctionnement.
Pour boucler son analyse, l’expert est dans l’attente de l’avis de la Chambre régional des comptes afin de connaître le véritable déficit de l’année 2022, tout en affirmant que l’amélioration du résultat prévisionnel 2022 est dus à la cession de l’actif communal.
D’après les révélations de l’ancienne équipe municipale, tout porte à croire que Jacques Bangou aurait été l’objet d’un complot en haut lieu.
C’est un sentiment partagé, exprimé d’ailleurs dans le journal Nouvelles-Etincelles n° 827 du jeudi 16 mai 2019, dans la rubrique «Parlons vrai» de Christian Céleste qui écrivait : «… Il faut reconnaître que la violence de l’attaque, à quelques mois des élections municipales, nous semble disproportionnée, voire suspecte. C’est à croire que le pouvoir veut faire payer quelque chose au maire de Pointe-à-Pitre, lorsqu’on voit que des élus mis en examen pour des faits de corruption continuent, sous la protection des lois de la République française, à gérer les finances des collectivités».