Des élèves relèvent un défi d’éloquence

L’association de parents d''élèves de l''enseignement libre (APEL) de l’Académie de Guadeloupe a organisé un concours d’éloquence au sein de trois établissements de l''enseignement catholique du territoire dont a eu lieu le 10 juin la grande finale à l’Université des Antilles. Une initiative intéressante qui a offert à des jeunes collégiens et lycéens l’opportunité de relever un défi valorisant la langue française et l’aisance orale.

Pour cette première édition, le concours «Viva Voce» lancé par l’Apel Guadeloupe, a été un franc succès. «28 jeunes se sont présentés devant le jury pour nous proposer des performances fortes en émotions et en fierté. Ce fut une grande joie pour nous, parents d’élèves et professeurs, de voir autant d’investissement de leur part et nous sommes prêts à rééditer cet événement l’année prochaine» confie Sylvie Rosier, présidente de l’Apel Guadeloupe.
UN PROJET LUMINEUX
Ce concours a déjà son pendant en Martinique depuis quelques années. «Nos confrères martiniquais ont mis en place ce projet bien avant nous et ils en sont ravis. Quand ils nous ont proposé de faire de même, nous n’avons pas hésité au vu de leur réussite». C’est ainsi qu’en début d’année, l’association de parents d''élè-ves de l''enseignement libre (APEL) se rapproche de trois établissements de l’archipel ; le pensionnat de Versailles, l''externat Saint-Joseph de Cluny de la Jaille et le collège-lycée La Maîtrise de Massabielle et ouvre les premières inscriptions à un concours d’éloquence. «Nous avons décidé de travailler tous ensemble avec l’objectif de faire vivre l''art oratoire au sein de la communauté scolaire et de donner les moyens à nos enfants de progresser dans ce domaine. Notamment alors que des examens comme le brevet ou le baccalauréat approchent…» ajoute Sylvie Rosier. «De notre côté, nous partions un peu à l’aventure sans trop savoir comment les élèves allaient appréhender ce projet mais les retours ont été tout de suite très positifs». Dès lors, 28 jeunes (de la 6e à la terminale) s’inscrivent au concours. «Nous avons été surpris d’un tel engouement et nous nous devions de faire les choses bien pour leur proposer le meilleur cadre d’enseignement».
DES COURS SPÉCIFIQUES APRÈS LES COURS
L’Apel Guadeloupe met en place donc des ateliers de coaching vocal (prise de parole en public, diction) et théâtral (mise en scène, posture, geste) en faveur des élèves, accompagnés également par des professeurs de lettres. «Depuis la crise sanitaire, nous n''avions guère eu l’occasion de développer de tels projets si impactant et ce fut le moment de renouer avec nos actions et nos interventions. Ce concours a un vrai sens, il a la volonté de pouvoir aider les élèves à se découvrir eux-mêmes et à mieux appréhender la vie scolaire voire professionnelle. L’exercice d’un oral n’est pas si évident surtout à l’heure des réseaux sociaux où tout passe par des textos ou des mots raccourcis ou inventés… Ce concours était l’opportunité de reprendre la langue française en main, de les inciter à lire davantage et à faire attention à leur façon de s’exprimer en public. Savoir être éloquent est un atout indiscutable dans une vie professionnelle». Chaque élève avait la liberté d’écrire le texte (sur un thème précis) qu’il présenterait au jury lors de la finale. «Nous les avons écoutés, orientés et offerts quelques astuces pour respecter les attentes du jury lors de leur performance mais ils ont eu carte blanche concernant le choix de leurs mots. Le but étant vraiment qu’ils laissent libre cours à leur imagination et à leur expression orale».
DES BELLES SURPRISES
LORS DE LA FINALE
Les 28 jeunes en lice se sont présentés le 10 juin devant un jury de prestige composé de la marraine et écrivaine Gisèle Pineau, l’autrice et professeur de lettres modernes Laure Tarer, Pierre-Yves Chicot, avocat, Claudia Calci, certifiée en éducation musicale, Clémence Botino, Miss France 2020 et Catherine Romuald, ancienne présidente de l’Apel académique de Guadeloupe. «Ils ne se sont pas défilés et ont fait preuve d’une belle assurance lors de leur prestation. Le chrono affichait le temps mis à leur disposition et ils ont tous assuré devant une salle remplie de 200 personnes. C’était une première pour eux et nous avons été agréablement surpris du niveau. Nous avons vu des jeunes prendre confiance en eux tout au long de ces derniers mois et, ainsi, de les voir sur cette scène en étant capable de tenir un micro face à autant d’inconnus et de présenter un texte écrit de leurs mains nous a beaucoup ému ! Ils se sont challengés et c’est ce que nous voulions !» explique Sylvie Rosier. A l’issue de cette finale, trois élèves par catégorie (soit neuf élèves) ont été récompensés et le jury a également délivré un prix coup de coeur. «Il nous semblait essentiel de les féliciter à notre tour et de les remercier d’avoir mis autant de motivation à l’ouvrage. Nous sommes boostés pour organiser une 2e édition l’an prochain et, par ailleurs, ouvrir son accès aux CM1-CM2. Le but est de pérenniser ce projet qui a une véritable vocation pédagogique».