La flamme olympique chauffe la Guadeloupe

Dans une position exprimée sur les réseaux sociaux, le président du Conseil régional Harry Chalus a laissé entendre qu’on lui aurait forcé la main pour accueillir la «Flamme Olympique» en Guadeloupe. Il a même pointé du doigt le sénateur Dominique Théophile qui aurait joué le commercial du «Comité d’organisation Paris 2024». Car, le passage programmé de la flamme n’est pas un cadeau fait à la Guadeloupe. Il faut débourser d’après ce qui est dit, environ 180.000 euros pour la voir passer.
Mais, qui est vraiment à l’initiative de cette opération «veglàg», lorsque l’on voit le Conseil départemental et le CROSGUA se disputer la paternité de cette affaire. Certes, la flamme olympique, depuis les premiers jeux d’Athènes a été un symbole qui incarnait un idéal de paix, d’amitié entre les peuples, la trêve totale le temps de la compétition sportive.
En toute honnêteté, il faut reconnaître que les Jeux olympiques ne portent plus ces valeurs depuis longtemps. Ils sont devenus un champ de confrontations politiques, économiques et culturels entre les Etats. Les athlètes eux-mêmes sont instrumentalisés idéologiquement sous les drapeaux de leur pays ; l’argent qui pourrit tout a remplacé la devise olympique inspirée par le père Didon «Plus vite, plus haut, plus fort». Il n’y a plus de trêve, plus de paix, pendant les jeux les guerres continuent à tuer sur toute la planète.
Quelles retombées peuvent attendre nos sportifs et notre territoire du passage de cette flamme olympique ? Pas un développement de l’esprit sportif, alors que l’olympisme a perdu ses principes et ses valeurs ; Pas de moyens pour améliorer la pratique des sports en Guadeloupe, alors que l’on nous demande de payer pour voir ;
Pour la France en revanche, les enjeux sont clairement affichés dans cette communication du «Comité d’Organisation Paris 2024» : «Le relais de la flamme olympique fera rayonner la France en valorisant ses territoires dans l’hexagone comme dans les Outre-mer pour offrir à chacun la possibilité d’apercevoir la flamme».
Nous corrigeons ici le Comité d’Organisation qui devait dire «en valorisant le territoire français et en exhibant au monde son empire colonial».
De notre point de vue, la Guadeloupe à l’instar d’au moins une dizaine de département français ne devrait pas s’associer à cette opération marketing du pouvoir macronien, et consacré ses faibles moyens financiers à l’amélioration des stades, des pistes d’athlétisme et d’autres infrastructures pour le développement des sports en Guadeloupe.