LA GOLD CUP : Les Guadeloupéens veulent-ils s’affranchir de la tutelle française ?

La Guadeloupe est reconnue comme une terre de champions, un vivier de sportifs où chacun vient faire son marché et s’en va avec les meilleurs éléments, toutes les disciplines confondues, sans aucun retour sur investissement.

A chaque sortie internationale, les Guadeloupéens qui se retrouvent avec d’autres sur le banc des nations manifestent leur envie d’être reconnu par les autres comme ce qu’ils sont… De véritables Guadeloupéens. C’était déjà le cas en 2007 avec les Gwadaboys, dont l’initiative de présenter un drapeau avait fait couler beaucoup d’encre en Guadeloupe.
L’équipe de football les Gwada-boyers, n’est pas une équipe nationale, mais une sélection de joueurs guadeloupéens, gérée par la Ligue guadeloupéenne de football (LGF), laquelle est placée sous l’égide de la Fédération française de football (FFF).
La Guadeloupe est reconnue comme une terre de champions, un vivier de sportifs où chacun vient faire son marché et s’en va avec les meilleurs éléments, toutes les disciplines confondues, sans aucun retour sur investissement.
C’est l’ancien président de la Ligue de football, qui n’est plus de ce monde, Roger Salnot qui disait à juste titre, «…il faudrait que tous nos jeunes appelés à jouer dans les équipes professionnelles et non sélectionnables en équipe de France puissent avoir une clause dans leur contrat, leur donnant la possibilité de défendre les couleurs de la Guadeloupe chaque année, lors des tournois des sélections cadets en France.
Nous perdons nos meilleurs éléments au profit des centres de formation français et nous gardons ceux qui n’ont pas été retenus. Avec ces joueurs évoluant dans des équipes de professionnels, nous aurons la possibilité de montrer un tout autre niveau de notre sélection».
Certains joueurs comme Sté-phane Auvray, devenu par la suite entraîneur et sélectionneur de l’équipe de Saint-Martin récemment a déjà pris position pour qu’un jour, la Guadeloupe puisse s’exprimer aussi elle-même à l’international sans passer par la France. On peut faire évoluer notre statut pour être reconnu sur le plan international, dit-il.
Tout le monde le reconnait, c’est devenu même un credo, la Guadeloupe doit rompre avec sa tutelle si elle veut s’épanouir, se développer et être reconnu parmi les nations. Cela ne se limite pas uniquement à la présentation d’un drapeau à l’occasion d’une quelconque compétition, mais à un choix politique murement assumé.
Tout s’imbrique et tout est lié. La Guadeloupe doit disposer d’un pouvoir politique lui permettant de se construire elle-même, à partir d’une ambition, d’un projet mobilisant l’énergie et les capacités créatrices du peuple guadeloupéen.
Un peuple ne peut se construire et s’épanouir dans la dépendance et dans la soumission.