Soixante-huitième Anniversaire de l'EtincelleLa fête a tenu toutes ses promesses !
L e rideau vient juste de tomber sur la fête du journal l'Etincelle qui totalise soixante-huit ans d'existence au service du peupleguadeloupéen. Comme tous les journaux guadeloupéens, l'Etincelle a eu des hauts et des bas. Confronté à la culture de l'oralité et à la modernisation des moyens de communication, l'hebdomadaire communiste est toujours présent pour informer les Guadeloupéens sur les vrais enjeux politiques et écono- miques de la société. Les plus âgés se rappelleront, très certainement, le slogan qu'utili- saient les militants pour vendre le journal dans les rues de Guadeloupe : «Tout le monde le pense, l'Etincelle le dit». C'était aussi une façon d'affirmer le courage de l'organisation commu - niste qui bravait le Pouvoir colo - nial en dénonçant tout ce qui se tramait sur l 'avenir du pays ou qui visait à l'abrutissement de la popu lation. Le journal l'Etincelle, devenu Nouvelles Etincelles, a su garder sa philosophie et sa ligne poli - tique tout en se modernisant. Il continue à briller dans la société guadeloupéenne par la qualité de ses articles et de ses analyses. C'est un journal qui vit sans publi - cité et sans subvention. Cette année, le thème de la fête a porté sur la solidarité et le dévelop - pement économique et social. Sur le site de l'Etincelle, à Galbas Sainte-Anne, l'heure était, certes, à la fête au cours du week-end du samedi 23 au dimanche 24 juin 2012, mais aussi, à la culture et à la réflexion sur les problèmes inhé - rents à notre pays. Cette fête a débuté avec le marché de produits agricoles du terroir , et la participa- tion des agriculteurs de la Sicadra.. Il y avait des exposants qui pré - sentaient des produits du com - merce équitable tels que l'AGED, Guad'Equitable, l'Amaf médiation, Bio.kanel, Kassaverie saveurs… A seize heures, le samedi 23 juin, s'est tenue une table ronde sur la thématique du commerce équitable en Guadeloupe. Le débat était animé par le Secrétaire général du PCG, M. Félix Flémin qui recevait Mesdames Quinol de l'association L'AMAF MEDIATION et Mme Jeanne Vainqueur de GUAD'EQUI- TABLE. Le commerce équitable est un concept nouveau qui commen- ce à frayer son chemin en Guadeloupe mais qu'on a du mal à expliquer quand l'entreprise est basée en Guadeloupe à cause de son statut ambivalent. Le rôle de l'association que préside Mme V ainqueur, qui a été créée en mars 2011, est, dit-elle, de dévelop - per des partenariats entre les pays dits développés et les pays en voie de développement. Ce partenariat favorise le développement de coopératives dans les pays en voie de développement. L'objectif que se fixe ce nouveau concept, ce n'est pas de faire du profit pour ceux qui achètent la matière première mais plutôt de les aider à se développer en fixant un prix juste et en leur permettant de vivre du fruit de leur travail, selon Mme V ainqueur . Après plusieurs échanges, le pro - blème s'est posé de situer la Guadeloupe, parmi les pays déve - loppés ou parmi les pays en voie de développement. T ous les interve - nants ont été unanimes à recon - naître que la Guadeloupe fait par - tie du camp des pays du sud alors que son statut juridique français, oblige de la considérer comme fai - sant partie des pays développés. Le public n'était pas nombreux, mais les échanges, sur le sujet, avec ceux qui ont répondu à l'invitation, étaient fructueux. Le Samedi soir s'est achevé par un concert-dansant public avec pour thème : «On danse avec la Caraïbe». C'était l'occasion rêvée pour faire défiler , sur le même podium, nos frères de la Caraïbe qui vivent en Guadeloupe. Chaque groupe s'est produit dans un élan de solidarité. Ce fut le cas du grou- pe Dominico-Cubano, le pequeno, groupe de musique urbaine, du Harder we come, groupe Dominiquais, du chanteur haïtien Princes Michel-Ange et de l'orchestre T itane qui a fait vib- rer le public sur quelques bigui- nes et chansons traditionnelles de Guadeloupe. Le deuxième grand rendez-vous de la fête, c'était bien sûr le grand forum du dimanche 24, au matin, avec comme thème : «L'économie sociale et solidaire, alternative à la crise du système de pwofitasyon», avec la partici - pation de tous les acteurs du sect eur et du maire de la commu - ne du Lamentin, M. José T oribio. Le public a bien répondu à l'invita - tion, les échanges étaient de quali - té et les questions très pertinentes. L'autre temps fort du dimanche était le banquet populaire dan - sant avec le célèbre orchestre «Jeunesse». La fréquentation était excellente, le soleil était au Zénith et les invités ont envahi la piste de danse après avoir pris le repas commun. Chaque année, les organisateurs s'attachent à améliorer la fête afin qu'elle retrouve ses années de gloi - re. D'ailleurs, il y a une forte de- mande pour retourner à l'organisa - tion de la course cycliste de l'Etin- celle en deux étapes, tremplin jadis de préparation des cyclistes pour le tour de la Guadeloupe. La réflexion fait son chemin dans le camp des organisateurs. L'arrivée de spon - sors serait une des premières condi - tions pour sa reprise.