Florilège pour l’Union des Femmes Guadeloupéennes
En ce mois de juin 2023, l’Union des Femmes Guadeloupéennes célèbre ses 65 ans.
Soixante-cinq ans de lutte au grand jour pour faire reconnaître et appliquer les droits des femmes, en tant que mère, chef de famille, travailleuse, citoyenne à part entière.
Soixante-cinq années de lutte contre l’aliénation culturelle, le «doudouisme», les inégalités socia-les et sexistes. Pour le droit à l’instruction, à la santé, au repos, et surtout, pour la défense de la famille et de la «guadeloupéanité».
Ce combat a été mené par des femmes de tous horizons, sous l’impulsion de leurs aînées qui depuis 1946 avec Gerty Archimè-de ont mis sur pied le premier mouvement de femmes organisé, avec l’aide de l’Union des Femmes Guadeloupé-ennes. C’est ce mouvement qui en juin 1958 a pris un tournant historique, en se dotant d’une organisation guadeloupéenne majeure, démocratique, avec ses propres statuts, ses propres objectifs et ses propres dirigeantes, appelée : Union des Femmes Guadeloupéennes (UFG).
C’est Mme Huguette Daninthe, jeune assistante sociale, totalement dévouée à la cause des larges masses féminines qui fut élue présidente de cette UFG par son congrès constitutif.
D’autres femmes l’ont succédé à ce poste durant ces soixante-cinq ans, toujours avec courage, ténacité, lucidité et avec le soutien actif d’un comité directeur et des différents comités des communes.
Le bilan du long travail accompli est largement positif. L’UFG a ouvert la voie de l’émancipation des femmes guadeloupéennes, c’est incontestable. Cependant, depuis quelques années, elle fait face aux contre-coups des changements sociétaux intervenus dans le pays, qui rendent sa tâche de plus en plus difficile et ses actions moins visibles.
Pour autant, l’UG résiste et la barque ne vogue pas au gré des vents. Il y a à bord un capitaine, entouré d’un équipage courageux, qui demande seulement à être renforcé par de jeunes équipières.
Cet anniversaire me donne l’occasion d’avoir une pensée très forte en direction de toutes nos amies et particulièrement celles qui sont d’un âge avancé, pour leur dire : «Soyons fières du travail que nous avons fait et qui porte des fruits précieux pour le pays. Aujourd’hui, des jeunes femmes de plus en plus qualifiées enfoncent des portes longtemps fermées, pour prendre toute leur place dans la vie du pays, dans tous les domaines et cela, malgré les difficultés qui se dressent sur leur chemin. Nous devons les féliciter, les encourager et leur transmettre ce qu’elles n’ont pas appris de notre vécu et qui leur sera utile pour conquérir le succès».
Ce poème magnifique de Mme Lucie Julia exprime avec une profondeur exquise toute la philosophie déployée par l’UFG au cours de ses soixante-cinq ans.
C’est l’occasion pour nous de dire à cette grande poétesse qui est Huguette Daninthe, notre présidente d’honneur, que nous avons encore en mémoire ce qu’elle nous a enseigné et que nous nous attacherons à le réactualiser en pensant fortement à elle et en lui disant de tout coeur MERCI !
Mona Cadoce, Vice-présidente de l’UFG