Vieux-Fort : Deuxième rendez-vous politique des communistes

La conférence débat programmée à Vieux-Fort le samedi 24 juin par la Section communiste du Sud Basse-Terre, à l’initiative de Rémy Greaux, membre de la section, a tenu toutes les promesses que laissaient entrevoir la qualité des intervenants proposés : Jean-Claude Glandor, président de l’association «Les Gardiens du patrimoine», qui a réaffirmé les origines caribéennes «fondal» de la Guadeloupe, en retraçant une partie de la chronologie historique de l’occupation caribéenne de ce territoire (qui dura 1500 ans), jusqu’à l’assassinat par le Sieur de l’Olive à Vieux-Fort, de l’éminent chef caribéen, Yans, provoquant ainsi la première guerre entre colons français et indiens caraïbes de toute la région ; Roland Plantier, ancien maire de Vieux-Fort, qui a dressé le portrait démographique, foncier et économique de sa commune, rappelant qu’elle fut la première à avoir été édifiée comme tel par les premiers colons français, aux dépens de l’organisation sociale originelle des Kalinas ; et enfin Christian Celeste qui fut Secrétaire général du Parti Communiste Gua-deloupéen (PCG) durant plus de vingt années, ancien conseiller régional durant la mandature de Félix Proto et membre du bureau politique du PCG, qui a «dékatiyé» la stratégie et les tactiques de l’Etat français, mises en place, au fil du temps, pour maintenir son emprise coloniale jusqu’à aujourd’hui.
Le public qui avait répondu à l’invitation de la section, avec entre autres, Jacqueline Jacqueray présidente Comité international des peuples noirs (CIPN), Dominique Virassamy président de l’association «Sauvons nos entreprises guadeloupéennes» SNEG , Mona et Gilles Cadoce membres du Bureau Politique du PCG, Victor Arthein membre du Bureau Politique du PCG et, ancien maire de Port-Louis, a pu échanger avec les intervenants, transformant cette conférence débat en réelle échange convivial, qui s’est poursuivi durant le repas solidaire proposé par la section.
L’objectif de cette rencontre était de permettre à l’auditoire de comprendre la situation de stagnation, voire de régression économique et sociale du peule guadeloupéen. Il est donc primordial de déconstruire les manoeuvres mises en place par l’Etat colonial, depuis des siècles, y compris au niveau culturel, occultant tant les origines africaines, indiennes que caribéennes, fondatrices de la culture guadeloupéenne, pour ne laisser place qu’à l’assimilation européenne.
Cette politique de domination, bloque systématiquement l’élan d’émancipation, allant jusqu’à anticiper, par la mise en place de cadres et d’outils institutionnels, tels que le congrès des élus, violant par la même occasion ses propres principes d’émancipation pour «les territoires dont elle a la charge», et dont fait partie la Guadeloupe, pays mentionnés dans l’article 72 de sa Constitution.
Cette deuxième édition du rendez-vous de Vieux-Fort, a donc tenu toutes ses promesses. D’ores-et-déjà, le cap est mis vers l’année prochaine pour la troisième édition…