Résultats et analyses du Bac 2023
Les sessions du baccalauréat de cette année 2023 sont les premiers examens qui sont organisés de façon normale en France, depuis la réforme du bac intervenue sous la férule du ministre de l’Education nationale de l’époque, Jean-Michel Blanquer. Ce changement décidé et voté au cours de l’année 2019, son application systématique s’est trouvée perturbée pendant les deux années de la crise sanitaire liée au coronavirus.
Cette réforme prévoit notamment que les modalités de l’examen du Baccalauréat comportent une part de contrôle continu et une part d’épreuves terminales. En clair le nouveau Bac 2023 va s’articuler autour d’un processus d’évaluation qui comportera 40% de contrôle continu et 60% d’épreuve finales.
En France c’est connu, à chaque fois qu’il y a un ministre de l’éducation nationale nommé à ce poste, ce dernier veut toujours que son patronyme soit adossé à une réforme quelconque. Peu importe pour lui le coût financier et budgétaire, que peut générer une telle décision. On ne parle même pas des impacts psychologiques, émotionnels et organisationnels liés au démantèlement du processus en cours.
L’entêtement sans borne de ces ministres rivalise souvent avec les menaces, les grèves et les manifestations en tout genre du personnel de l’éducation nationale et des syndicats.
Conséquence de tous ces chambardements, même si l’on a de plus en plus de bacheliers toutes filières confondues, il est un fait indéniable aujourd’hui, c’est que le niveau de nos diplômés a baissé considérablement ces dernières années.
Le contexte économique et social du pays nous enseigne un adage bien connu qui dit : «vaut mieux être chômeur avec diplôme, que l’être sans».
Malgré toutes les réformes engagées depuis tantôt, le baccalauréat demeure le passeport obligatoire de tout jeune qui veut entreprendre des études supérieures.
Cette année, le cru 2023 peut être considéré comme très bon, à la grande satisfaction des lycéens, des parents, des chefs d’établissement et de tous ceux qui de près ou de loin n’ont certainement pas ménagé leurs efforts pour obtenir ce résultat prometteur pour l’avenir du pays.
Sur les cinquante lycées qui sont répertoriés sur le territoire de la Guadeloupe, des différentes filières, on obtient un taux de réussite plus que conséquent, à savoir :
- Bac général : 98%
- Bac techno : 96%
- Bac pro : 71%
Ce résultat atteste tout de même un certain progrès, qu’il va falloir toutefois nuancer. Nous n’avons pas cessé de culpabiliser le colonialisme français quant à ses méfaits sur notre pays et les conséquences sur notre peuple, ce qui est justifié d’ailleurs. Mais au regard de ces résultats où les bacheliers se comptent par milliers chez nous aujourd’hui, la comparaison est grande s’il faut se référer au lendemain de la guerre où les bacheliers se comptaient à peine sur les doigts de la main, après chaque session.
Rien n’a été octroyé, tout fut l’objet d’un long combat sans ménagement de toutes les forces nationalistes, progressistes et anticolonialistes, contre l’obscurantisme et pour l’élévation du niveau de vie et d’éducation du peuple pour obtenir ce résultat. Il n’est pas superflu de rappeler que la majorité qui a présidé aux destinées de la Région Guadeloupe de 1986 à 1992 a réalisé la construction de sept lycées durant cette mandature de six années.
Le professeur Didier Destouches, enseignant à l’université de Fouillole, lors de son intervention à la conférence tenue par le PCG le 07 juillet dernier, faisait ressortir le faible niveau idéologique et politique des étudiants guadeloupéens dans leur quasi-unanimité.
La morale de l’histoire, parallèlement à ce taux de réussite, il faut mener un combat pour coller à notre réalité le contenu et la méthode de l’enseignement dispensé à nos compatriotes et notamment dans les lycées.