Chômage en «Outre-mer» : L’écart reste marqué avec la France

Même si le taux de chômage est en baisse en Guadeloupe, selon l’Insee, il reste bien plus élevé qu’en France. D’après un rapport de, l’institut, les colonies ont, au minimum, un taux de chômage deux fois supérieur à celui de la France, allant même jusqu’à quatre fois plus, à Mayotte.

En 2017, les cinq colonies faisaient partie des 10% des «régions européen-nes» les plus touchées par le chômage. Le taux de chômage est supérieur à 17%, contre 7,6% en moyenne dans l’Union européenne.
Le niveau de chômage de la Gua-deloupe a fortement évolué depuis le début de la crise économique. Des disparités importantes existent également selon les tranches d''âges, et la durée de la période de chômage s''allonge.
En quête d’une meilleure situation professionnelle, certains actifs envisagent même de quitter l’archipel. Ainsi, 37% des personnes âgées de 15 à 64 ans, insatisfaites de leur situation, seraient prêtes à partir, pour un emploi ou une formation qualifiante. Ce désir de mobilité est encore plus important chez les actifs âgés de 15 à 29 ans (42%) et de 30 à 49 ans (44%). L’exode de nos jeunes trouve ici, en partie une explication.
Officiellement, le taux de Chôma-ge de la Guadeloupe est actuellement de 16,20% de la population active, contre 18,90% en 2020. C''est une bonne performance par rapport à l''évolution du chômage au niveau de la France sur la même période (-1%). Le taux de chômage de la Guadeloupe demeure cependant plus élevé que la moyenne de la France qui est de 7,9% au troisième trimestre 2021 (données BIT).
Enfin, sur les 101 départements, la Guadeloupe est ainsi classée 98e, en matière de chômage. Ce classement de la Guadeloupe a gagné 1 place sur les six dernières années (99e en 2015 contre 98e en 2022).
TAUX D’INFLATION
ET TAUX DE CHÔMAGE :
UNE CORRÉLATION NÉGATIVE
La théorie enseigne, que pour atteindre l’adéquation entre la demande et l’offre, il convient d’accroître les salaires pour que l’ajustement puisse se faire, c’est-à-dire que les offres d’emplois provenant des entreprises puissent satisfaire les demandes d’emplois des ménages. Mais, en réalité, des frictions aux origines diverses empêchent cet équilibre. Le niveau d’inflation incite les salariés à réclamer des hausses de salaires. Pour autant, un taux de chômage élevé constitue un frein aux revendications salariales.
Même si la corrélation entre ces deux facteurs reste faible, car d’autres viennent altérer cette relation, on peut observer néanmoins qu’en période de baisse du chômage, l’inflation a tendance à progresser. En effet, les entreprises qui sont confrontées à une moindre disponibilité de la main-d’oeuvre sont susceptibles de proposer des salaires plus élevés pour attirer les talents. A contrario les entreprises les moins structurées ont du mal à offrir des salaires attractifs et propose des rémunérations très faibles, ne favorisant pas l’attractivité des demandeurs d’emploi souvent performants et qualifiés.
Pour maintenir leurs marges, les entreprises sont amenées alors à répercuter les hausses salariales sur les prix de vente. Inversement, la lutte contre l’inflation, qui se traduit par une hausse des taux d’intérêt, va contraindre la dynamique économique et, par effet ricochet, les entreprises vont être moins disposées à embaucher.
Le bilan n’est pas à idéaliser pour autant. Ce taux de chômage indiqué, se fonde sur la définition du Bureau International du Travail (BIT), qui repose sur trois critères : pour ̂être considéré comme chômeurs, la personne ne doit pas avoir travaillé dans la semaine ; doit être disponible dans les deux semaines pour un emploi, et doit être activement à la recherche de travail au cours des quatre dernières semaines. Cela signifie qu’une personne ayant arrêté de chercher depuis quatre semaines, n’étant pas disponible dans les deux semaines pour un emploi, n’est pas comptabilisée comme chômeurs.
Malheureusement, en terre colonisée, la réalité de la situation de l’emploi et du chômage s’avère bien loin, souvent des réalités statistiques.