Roulés dans la farine par Emmanuel Macron

Pour mieux rouler les signataires de l’Appel dans la farine, le président Emmanuel Macron a fait miroiter la convocation d’une vielle lune : le Comité interministériel de l’Outre-mer…

Ils y croyaient vraiment les élus de ces pays colonisés que leur «Appel de Fort de France» ou plutôt «Les lamentations de Fort-de-France» comme nous avons défini cet exercice de la main tendue avait été pris au sérieux par le président Emmanuel Macron ?
Comment ont-ils pu penser un seul instant, que ce président de la République qui a regardé avec délectation leurs jeux de jambes pour ne pas assumer leur responsabilité aux côtés de leurs concitoyens -électeurs confrontés à la violence de la politique de l’Etat en pleine crise sanitaire et sociale allaient accorder une quelconque attention à leurs élucubrations ?
Comment n’ont-ils pas compris qu’aux yeux d’Emmanuel Macron, ils étaient inconsistants parce qu’ils n’ont pas été capables de le préserver de la dérouillée qu’il a reçue de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour des Présidentielles et de l’humiliation d’être battu au 2e tour par Marine Le Pen.
En politicien machiavélique, roublard, Emmanuel Macron, lors du dîner républicain offert aux élus «ultra-marins» le 7 septembre au palais de l''Élysée, a déployé tous les charmes de la mante religieuse pour réduire à néant les prétentions des signataires de «l’Appel de Fort-de-France» de redorer leur blason dans un dialogue au sommet avec lui.
Pour mieux rouler les signataires de l’Appel dans la farine, le président Emmanuel Macron a fait miroiter la convocation d’une vielle lune : le Comité interministériel de l’Outre-mer réuni par l’ex-président Sarkozy le 6 novembre 2009 en réponse à la grande crise qui a ébranlé la Guadeloupe pendant 44 jours.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, réunis à plusieurs milliers de kilomètres des pays concernés, les quelques ministres présents avec leurs conseillers ne pouvaient que ressortir le même catalogue de mesures inadaptées et de surcroît jamais mises en oeuvre. Le fait est qu’aujourd’hui les problèmes les plus cruciaux sont les mêmes qui se posaient il y a dix, vingt, trente années et plus.
Comme lors de précédentes rencontres de ce type, les causes fondamentales du non-développement de ces pays colonisés par la France n’ont pas été mises sur la table.
Bien au contraire, la France est engagée dans une stratégie décomplexée pour afficher à la face du monde la puissance de son empire colonial.
Les résultats médiocres prévisibles de ce comité interministériel ne font que confirmer que la carte qu’il nous faut jouer est celle du changement des relations de la Guadeloupe avec la France. C’est celle de la conquête, à l’étape actuelle, d’un pouvoir autonome pour mettre en oeuvre notre propre projet politique de développement économique et d’émancipation.