Parlons du grand remplacement

Encouragé, protégé, assisté par tout ce que la France compte de racistes, de fascistes et de nostalgiques de la France coloniale et impériale, Éric Zemmour, un piètre politicien héritier de la «cagoule» rameute les Français piétinés par les élites qui les gouvernent, contre ce qu’il appelle le grand remplacement.
Pour ce fasciste enragé, la France est menacée dans son identité et dans son existence de peuple par la présence sur le sol français de trop de nègres, d’Arabes, d’Asiatiques qui sont en position d’imposer leur suprématie à la nation française blanche et chrétienne.
Éric Zemmour, qui a souvent recours à l’histoire de France, sait certainement que les avantages matériels et le statut de «grande France» qu’il a peur de perdre lui ont été apportés par le pillage des richesses des pays colonisés et par les violences infligées aux femmes et aux hommes sur leurs terres par la France. Ils ont donc des raisons et le droit d’être aujourd’hui sur le sol de France qui leur est redevable. Veulent-ils remplacer les Français blancs, rien n’est moins sûr ?
Nous, ici en Guadeloupe, nous pouvons parler de remplacement encouragé et institutionnaliser du peuple guadeloupéen. Cette politique insidieuse, qui ne dit pas son nom, a commencé avec la création du Bumidom en 1963 par le Réunionnais Michel Debré, Premier ministre du Général De Gaulle. Sous couvert d’assurer la promotion des habitants des dernières colonies par la formation et l’emploi en France, l’Etat a exilé des milliers de Guadeloupéens en France où ils ont vécu dans des conditions d’extrême précarité.
Pendant près de 20 ans, plus de 200 000 ressortissants de ces pays colonisés, dits de l’outre-mer ont été contraints à l’expatriation avec des vaines promesses de vie meilleure. L’ANT a pris le relais en politique 1982 pour la même marquée par la corruption organisée par les pouvoirs politiques.
Depuis 2006 a été créé une nouvelle association d’Etat qui officiellement comme les précédentes met en oeuvre la stratégie de la mobilité des gouvernements français au titre de la formation et l’insertion professionnelle en France.
Pour quels résultats ? Toutes les études réalisées sur cette politique de mobilité montrent que la question du retour des partants n’a jamais été envisagée par les opérateurs de cette opération.
Le nombre de départs en exil a été chiffré. Mais ce qu’on sait moins, car cela ne relève d’aucune politique institutionnalisée, mais c’est le chiffre de la mobilité organisée à partir de la France pour venir s’implanter en Guadeloupe, travailler dans le public et dans le privé, investir le tissu économique.
Mais cela ne pouvait pas échapper à l’observation des mutations dans notre société qu’il existait un plan secret de modifier la composition de notre société. Le député-maire de Martinique, le nègre fondamental Aimé Césaire a qualifié ce mouvement avec justesse de «Génocide par substitution».
Aujourd’hui, nous sommes autorisés à parler de grand remplacement parce que le Gouvernement français lors de la réunion du CIOM, le 18 juillet, a dévoilé sa stratégie en matière de mobilité. La feuille de route de LADOM est claire : premièrement, rehausser le plafond d’éligibilité à la mobilité de 62% à 77% pour faire partir plus de candidats à la mobilité.
L’aveu de cette politique affichée de remplacement est exposé dans 47 mesures du catalogue adopté par le CIOM : «Dans le cadre de la nouvelle stratégie de LADOM, l’Etat accompagnera les porteurs d’un projet professionnel, résidant dans l’Hexagone, et qui les conduit à s’installer en outre-mer. Les critères de sélection permettront de prioriser les candidats justifiant d’un centre d’intérêts matériels et moraux. Cette mesure sera déclinée dans le cadre d’un partenariat proposé aux collectivités locales». La balle est maintenant dans notre camp. Allons-nous la jouer ?