«Entre deux batailles difficiles» : le Parti communiste grec (KKE) livre son analyse sur la recomposition de la scène politique Grecque

Suite et fin du n°475

Les privatisations et la libéralisation des marchés qui offrent de nou- veaux domaines de rentabilité pour la ploutocratie ont égale- ment pour objectif le développe - ment, en écrasant les petits com- merçants et indépendants. Par conséquent, tout est fait pour le développement, qui par sa nature capitaliste ne peut être réalisée que par des mesures anti-populai- res, que ce soit des mesures d'aus- térité ou des «changements struc- turels» ou les plans de sauvetage des grandes entreprises. Dans la période précédente, les gouverne- ments bourgeois de la zone euro desserraient ou intensifiaient les mesures dans un sens ou l'autre, en essayant de réguler les antagonis - mes entre eux et la crise profonde.

Le KKE indique que la solution en faveur du peuple n'est pas dans la gestion de la crise administrée, avec plus ou moins de restrictions, par le personnel politique dans les organes de l'UE. Elle est dans l'organisation de la lutte au niveau national, pour une voie dif férente de développement qui, avec le pouvoir populaire, le retrait de l'UE et la socialisation des moyens de production, va développer toutes les capacités productives du pays pour le bénéfice du peuple.

«Droite» ou «gauche» ? «Mémorandum» ou «anti-mémo randum»?

_ Ces dilemmes vont prendre d'aut- res formes, en fonction des événements, avec une nouvelle forme de deux pôles, le centre-droit et le centre-gauche. Ces dilemmes, sur- tout avec la responsabilité de SYRI- ZA, ont marginalisé et caché les véritables contradictions en Grèce et en UE. Le dilemme artificiel«mémorandum/anti-mémoran - dum» est utilisé par la bourgeoisie et les opportunistes pour occulter que le dénominateur commun est la «voie à sens unique de l'UE», c'est-à-dire l'alignement avec la stratégie du capital. Indépendamment des tactiques dif férentes, ces forces de «gauche» et de «droite», «mémorandum» ou «anti-mémorandum» trompent les travailleurs et les secteurs populaires, quand ils disent qu'il peut y avoir une solution pour les peuples au sein de l'UE. La ND, PASOK, les Grecs indépendants, SYRIZA, la DIMAR et d'autres forces n'ont pas un programme qui rentre en conflit ou au moins remette en question le pouvoir des monopoles. Les termes utilisés par tous, c'est-à-dire «développe- ment», «redistribution de la richesse», «audit de la dette», «solution européenne » cachent les intérêts de classe opposés qui existent tant en Grèce qu'en Union européen- ne. Tant que la propriété capitalis- te des moyens de production est conservée, les secteurs populaires ne prospéreront pas. Le mémorandum est la pointe de l'iceberg de la stratégie de l'UE qui prévoit des mesures contre le peuple dans tous les pays membres. La Grèce, l'Irlande, le Portugal, la Hongrie, la Roumanie ont un contrat d'emprunt, tandis que l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne et le Danemark n'en ont pas, ni la Grande-Bretagne qui n'appartient pas à la zone euro. Cependant, l'attaque du capital dans tous ces pays est commune et comprend des réductions de salaires, des relations de travail flexibles, l'augmen - tation de l'âge de la retraite, la pri- vatisation des services publics, la commercialisation de la santé, l'é - ducation, la culture, les sports, la paupérisation absolue et relative des travailleurs. Même si nous nous débarrassons du mémorandum en Grèce, sans entrer en conflit avec le capital et son pou - voir, la mise en place des mesures anti-populaires continuera avec plus d'intensité, parce que c'est ce que les orientations stratégiques de l'UE ont fixé et que les partis bourgeois et SYN/SYRIZA ont signé ou soutenu.

La vraie question que le peuple devra répondre et qui se manifestera plus fortement dans la pério - de qui vient est la suivante: la Grèce et les travailleurs seront-ils indépendants et rompront-ils avec les engagements européens ou la Grèce sera-t-elle intégrée à l'Union européenne impérialiste ? Le peuple sera-t-il le propriétaire de la richesse produite ou sera-t-il un esclave dans les usines et les entre- prises des capitalistes ? Le peuple sera-t-il organisé et protagoniste des événements ou un mouve- ment hors d'état de combattre en espérant que l'agresseur résolve les problèmes par le biais d'un de ses représentants ? La position du KKE est claire. Le fait que toutes ses prédictions et évaluations se soient confirmées est une raison de plus pour que le peuple fasse confiance au KKE et lutte à ses côtés.

Dans la prochaine bataille électora - le, a besoin que s'exprime la plus large et cohérente solidarité inter - nationale avec notre parti. Les communistes en Grèce ont besoin de sentir à leur côté le soutien, la solidarité prolétarienne et l'esprit de camaraderie des partis communistes et ouvriers et des autres for - ces anti-impérialistes en vue de cette bataille électorale dif ficile que nous avons, puisque l'objectif de la bourgeoisie est le déclin de l'influence électorale du KKE. La raison en est sa politique révolu- tionnaire, ses positions claires en ce qui concerne les organisations impérialistes, la solide base du KKE dans le mouvement ouvrier et populaire, dans les usines, les entreprises, les quartiers populaires des grandes villes. Car ils ne parviennent pas à soumettre le KKE. Les communistes, les amis du KKE, les membres et les amis de la KNE livrent cette bataille de manière organisée et avec détermination, en disant au peuple grec et la classe ouvrière internationale qu'après les élections, nous serons dans les lieux de travail, dans les villes et les campagnes avec les familles ouvrières et populaires, en première ligne de la lutte en relation avec les pro- blèmes du peuple, fidèles à l'enga- gement historique du parti révolutionnaire et fermes dans la lutte pour le renversement de la barba - rie capitaliste, pour le socialisme- communisme.