La marque Moso Tè La promeut les fruits et légumes du terroir

Moso Tè La, ou «morceau de notre terre» en créole, est une jeune marque lancée il y a deux mois par l’interprofession Iguaflhor Guadeloupe. Elle ambitionne de créer un maillage guadeloupéen de producteurs et de mettre en avant leurs produits dans la plupart des grandes enseignes de l’archipel. Avec pour autres objectifs de favoriser les circuits courts et de consommer davantage local.

Avec Moso Tè La, on parle de marque et non de label. «Nous fonctionnons avec un cahier des charges à respecter pour les producteurs adhérents mais nous ne sommes pas certifiant comme un label AB (agriculture biologique) par exemple» souligne Léa Oiknine, chargée de mission Mòso Tè La. «Mais nous avons vocation à nous développer sur le même schéma, et avec ce grand souhait d’intégrer, dans les habitudes des consommateurs, des produits 100% guadeloupéens».
DEUX ANS DE MISE EN PLACE
Alors que Moso Tè La aborde une phase de communication importante auprès de la population, elle a nécessité en amont un travail de longue haleine pour consolider sa démarche et son projet. «Face à des carences en traçabilité de certains des produits agricoles de notre île, nous avons voulu apporter une réponse fiable notamment autour des questions des pesticides et du chlordécone. Petits primeurs, vendeurs à la sauvette en bord de route ou encore paniers garnis dans les épiceries, il reste peu aisé de savoir vers qui se tourner avec une pleine confiance et une totale transparence. Nous avons réfléchi à une marque qui serait définie par des critères précis annoncés dans un cahier des charges et vérifiés par Iguaflhor. Il est essentiel de faire les choses avec une certaine exigence si l’on veut proposer de la qualité». En effet, les producteurs de fruits et légumes de Guadeloupe qui souhaitent adhérer à la marque Moso Tè La doivent jouer le jeu d’une implication et, également, lors des audits et plans de contrôle. «Aujourd’hui, nous sommes en lien avec plus de 35 producteurs de Guadeloupe qui fournissent un panel intéressant de fruits et légumes (banane plantain, chou, christophine, pastèque, citron vert, melon, ananas et giraumon) et nous sommes toujours ouverts à la discussion avec d’autres producteurs qui aimeraient nous rejoindre. Nous ne voulions pas créer une marque qui soit trop exclusive mais davantage une marque collective, accessible et collaborative» ajoute Léa Oiknine.
UNE PRÉSENCE ÉLARGIE
SUR LE TERRITOIRE
Chacun des producteurs affiliés Moso Tè La sont étiquetés au nom et aux couleurs de la marque et profitent du réseau de distribution constitué par la marque. «Nous avons noué des échanges particuliers avec les distributeurs de l’archipel pour proposer nos produits Moso Tè La sur leurs étales et nous souhaitons établir des liens privilégiés avec eux à long terme pour créer un développement progressif et assurer notre présence régulière au sein de leurs magasins». Ainsi, les premières réactions n’ont pas tardé. «Cette alliance est gagnant-gagnant car, il semblerait que la clientèle ait pris rapidement le pli de nos produits et semble convaincue de notre démarche. C’est une belle surprise et surtout un encouragement pour continuer à grandir». Dès lors, la marque Moso Té La doit donc trouver sa place notamment en Basse-Terre où il est moins aisé de s’implanter. «Notre volonté est de capter de nouveaux marchés pour mettre en lumière les produits de nos producteurs. Ils méritent qu’on s’intéresse à eux tout comme la clientèle qui a une attente de consommer des produits de qualité, de saison et cultivés dans le respect de notre climat. Il y a tout un travail éducatif à produire et nous sommes déterminés à le faire».
UNE DÉMARCHE DE
SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
Soutenue par le plan France Relance et intégrée au plan chlordécone, la création de Moso Tè La n’est pas anodine. «Le gouvernement a été réceptif à nos velléités car nos valeurs rentrent dans un cadre de valoriser les produits du terroir et de redonner une impulsion et une structuration à la filière agroalimentaire de Guade-loupe qui a subi de nombreuses crises» confie Léa Oiknine, chargée de mission. «Il nous aide à lancer cette marque et ainsi proposer des produits de qualité. Ce soutien financier offre la possibilité d’un déploiement de la marque à l’échelle du territoire sans surcoût majeur. Il y a une démarche territoriale forte derrière Moso Tè La qui va nous permettre de devenir un acteur majeur de la relance de l’alimentation locale en Guadeloupe».
www.mosotela.com