Bras de fer entre le maire de Baie-Mahault et sa police municipale
Depuis le 18 avril 2023 a débuté une grève soutenue à la police municipale de Baie-Mahault. Les deux parties en conflit se sont déjà rencontrées à 5 reprises sans trouver un terrain d’entente.
A l’origine de ce levier de bouclier, d’après Hugues Geof-froy, Secrétaire général de l’UTC-UGTG et représentant du personnel affilié à son syndicat, le maire Hélène Polifonte-Molia aurait décidé unilatéralement de ne plus payer les heures supplémentaires effectuées par la police municipale et qu’elle aurait pris la décision de les compenser en heures de récupération.
Pourtant, pour faire face à la recrudescence de la violence et à la montée des incivilités dans la commune, la municipalité de Baie-Mahault avait mis en place depuis plus de 20 ans, une politique basée sur l’attractivité de sa police municipale et sur la mise en place de planning comprenant systématiquement des heures supplémentaires payées (25 heures mensuelles, week-end, jours fériés, nuits compris) en complément des horaires classiques, particulièrement pour les agents de terrain qui sont recrutés sur la base de cette organisation.
Dans une interview accordée à la presse le 02 août 2023, le maire, Mme Hélène Polifonte-Molia, chef de la police municipale, reproche aux agents de police de vouloir systématiquement le paiement des heures supplémentaires effectuées
. Pour expliquer sa posture, elle a déclaré que la loi ne donne priorité, qu’à la récupération.
Se disant interloqué par une telle sortie du maire, Joël Sylvestre membre de l’opposition municipale et avocat de profession, a de son côté pris position en faveur du personnel en grève. D’autre part, il s’est empressé de vérifier le contenu de la dite loi évoquée par le maire, dont le contenu est énoncé comme suit : «D’après le décret n°2008-1451 du 22 décembre 2008 modifiant certaines dispositions relatives à la fonction publique territoriale, qui renvoie au Décret n°2002-60 du 14 janvier 2002 relatif aux indemnités horaires pour travaux supplémentaires : l’article 2 l .- 1° les indemnités horaires pour travaux supplémentaires peuvent être versées, dès lors qu’ils exercent des fonctions ou appartiennent à des corps, grades ou emplois dont les missions impliquent la réalisation effective d’heures supplémentaires, aux fonctionnaires de catégorie C et aux fonctionnaires de catégorie B. L’article 3- La compensation des heures supplémentaires peut être réalisée, en tout ou partie, sous la forme d’un repos compensateur».
Ainsi, le paiement des heures supplémentaires relève purement et simplement du pouvoir discrétionnaire du maire. Il n’y a aucune loi qui oblige le maire à faire prévaloir le repos compensateur.
Pour justifier sa décision, le maire a avancé l’argument budgétaire alors que depuis la parution de la note annonçant la suspension du paiement des heures supplémentaires, elle s’est engagée à financer d’autres projets comme : une étape du tour cycliste de la Guade-loupe ; le marché pour le gardiennage des bâtiments communaux pour un montant de 1 million d''euros ; des prestations ponctuelles et événementielles de la ville à hauteur de 1 million 200 000 euros ; le passage de la flamme olympique à hauteur de 180 000 euros…
Suite à la rencontre du mercredi 9 août sous la houlette du médiateur Georges Calixte, aucune avancée notable. La pierre d’achoppement, c’est la suppression des heures supplémentaires, car le maire ambitionne une réorganisation des services de police sur la base des 35 heures, ce que rejettent en bloc les grévistes.