Une exposition hommage à l’écrivain Ernest Pépin

Depuis un mois, le musée Saint-John Perse accueille une exposition intitulée Ernest en toute intimité, à Pointe-à-Pitre, en hommage à l’écrivain guadeloupéen Ernest Pépin et ce jusqu''au 17 septembre. Éminent personnage de la vie culturelle du département, Ernest Pépin a pu inaugurer, de son vivant, cette belle exposition pour le plaisir des visiteurs.

Après de longs mois de fermeture pour travaux du musée Saint-John Perse à Pointe-à-Pitre, il a fait peau neuve et rouvre ses portes en proposant une exposition inédite «Ernest en toute intimité». Portée par la synergie des forces du musée et la médiathèque de la ville, elle rend hommage à un écrivain vivant qui a marqué l’histoire de la Guadeloupe. «Nous sommes fiers de présenter cette exposition. Elle fait suite à la volonté du Conseil Départemental de mettre en lumière le parcours et les oeuvres d’Ernest Pépin à travers trois temps majeurs au cours de l’année (une randonnée littéraire à l’automne et une rencontre du Galta en juin 2024). Cet événement est donc le premier temps et nous sommes ravis que la ville de PAP, le maire Henri Durimel et le musée Saint-John Perse se soient positionnés pour remplir ces missions» confie Katarina Jacobson, directrice du musée.
ENTRER DANS SA SPHÈRE
PRIVÉE
En mars, l’ancien ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Ca-renco, rendait un hommage à l’écrivain âgé de 73 ans

. Quelques mois plus tard, c’est une exposition entière qui lui est dédiée et qui s’articule autour de sa vie personnelle, de son enfance et de ses écrits les plus célèbres. «Avec son accord, nous avons décidé de rendre honneur à l’homme Ernest Pépin dans ses dimensions les plus privées et il nous a laissé carte blanche pour retranscrire son univers. Un univers littéraire bien sûr mais, également, un univers plus sentimental. De plus, c’est une chance unique de pouvoir développer un tel projet en présence de l’homme mis à l’honneur. Cela offre des potentialités de proximité et de réalisme inespérées pour les équipes du musée !» ajoute Katarina Jacobson. En effet, ils ont ainsi pu recréer la maison d’Ernest Pépin au Lamentin et opter pour un choix original, faire évoluer le visiteur à travers des pièces similaires à celles de sa maison. «Vous rentrez réellement dans la maison d’Ernest Pépin ! Le rez-de-chaussée devient son salon, puis vous vous faufilez dans son bureau et ainsi de suite. Il a joué le jeu et nous a prêté des collections d’objets, de livres et de photos très personnelles pour reconstituer un décorum vivant et totalement emprunt de son histoire ! C’est tellement impressionnant de réalisme, que, lors de l’inauguration mi-juillet, il a été très ému de découvrir l’exposition… Et, d’ailleurs, nous avons tous été émus».
UNE EXPÉRIENCE IMMERSIVE
Dès lors, le public peut donc voguer dans les différentes pièces du musée et suivre un parcours dynamique et didactique qui renvoie à l’histoire de cet homme de la littérature guadeloupéenne. «Chaque étape de la visite renvoie à une thématique ; son enfance, ses pères poètes, son univers de travail, ses oeuvres et son influence dans le monde. Ce personnage devient beaucoup plus proche de nous et cela rend l’expérience immersive, notamment par le biais ce fil conducteur où des passages de ses livres ont été mis en exergue au fil des pièces». Le musée est axé sur les mots d’Ernest pour évoquer sa vie et ses choix. «Nous voulions insister sur sa passion pour la littérature mais aussi sur ses choix engagés autour de la créolité et du monde. Il a toujours souhaité diffuser des messages forts qui ont compté pour le peuple guadeloupéen. Cette exposition se veut être un hommage à son implication pour l’archipel et pour sa contribution dans le rayonnement de notre culture». L’exposition se prolonge jusqu’aux Journées du patrimoine les 16 et 17 septembre.
Exposition Ernest en toute intimité au musée Saint-John Perse, Pointe-à-Pitre,
jusqu''au 17 septembre.
0590 21 68 90

Courte biographie
Ernest Pépin, né le 25 septembre 1950 au Lamentin en Guadeloupe, est un écrivain et poète français considéré comme une figure de proue de la créolité. «C''est parce que j''ai beaucoup lu et que j''ai rencontré de grands auteurs comme Césaire ou Simone Shwartz-Bart que j''ai voulu faire comme eux», raconte-t-il. Il est récompensé dès son premier roman, L’Homme-au-bâton, avec le Prix littéraire des Caraïbes en 1993. Suivront Tambour-Babel en 1996 où il aborde la mixité culturelle du créole, puis L’envers du décor, où il déconstruit le cliché de la Guadeloupe comme carte postale. Sa plume lui a valu d’être nommé Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres et Chevalier de l’Ordre National du Mérite et Chevalier de la Légion d’Honneur.