Ayiti chéri nou enmé-w

L’artiste d’origine haïtienne Stevy Mahy et bien d’autres de grand renom y vont chacun de leur complainte pour attirer l’attention sur le sort d’Haïti. Ils ont souvent choisi pour cela, un seul et même titre très évocateur «Haïti chérie».

Ce titre dans ses différentes versions ou interprétations est chanté et transporté à travers le monde entier par toute la diaspora, qui ne peut pas se réjouir en l’état de la situation du pays de Toussaint Louverture.
Amour, solidarité, respect, dignité pour Haïti, pourrions-nous tous crier en choeur ! Ce grand peuple qui a su en 1804, pour renoncer à l’esclavage et à la colonisation, conquérir son indépendance en mettant en déroute l’armée française, connue comme étant la plus puissante d’alors, avec à sa tête le sinistre Napoléon Bonaparte, ne doit jamais désespérer.
Le monde entier s’émeut quant à l’impasse politique et au brigandage auxquels le pays est confronté. Un SOS salvateur est lancé pour Haïti Chérie ! La résonance des différents refrains chantés par les uns et par les autres peut encore irradier le coeur et la conscience de tous ceux épris de liberté ; quand bien même on sait que la politique est d’abord et avant tout une question d’intérêt. La bataille se gagnant sur tous les fronts, les citoyens qui n’ont pas pu fuir le pays face à ce drame organisé, participent à leur niveau, avec les moyens dont ils disposent à la résistance vaille que vaille pour sauver Haïti.
Ce pays après avoir connu plusieurs catastrophes naturelles, sècheresses, cyclones, tremblements de terre, pandémie, est à la merci depuis quelque temps, de la loi des gangs qui prévaut exerçant les pires exactions sur tout le pays. Des vols, des viols, des attaques à mains armées, des enlèvements, ont lieu tous les jours à l’encontre de la population dont les femmes et les enfants sont les premières victimes.
Que fait la communauté internationale face à ce drame que subi ce peuple frère de la caraïbe ? Les Etats-Unis, l''Union européenne, l’Organisation des Nations unis, toutes les grandes nations si promptes à rétablir l’ordre, la paix et la démocratie ailleurs, assistent à l’extermination et l’anéantissement de Haïti sans broncher.
On se plaint en Guadeloupe du colonialisme français et ses tares dans notre pays, c’est incontestable. «Comparaison, n’est pas raison, nous dirons certains». La Guadelou-pe n’est pas Haïti et nous demeurons à bien des égards une jeune nation sans Etat.
Aujourd’hui Haïti est une nation pratiquement sans Etat. Nous assistons à une forme de vacuité de tout l’appareil gouvernemental, le pays étant livré à lui-même. Sur tout le territoire, ce sont les gangs qui font la loi, aucune institution fiable ne résiste, pas d’administration digne de ce nom, pas de fonctionnaire en poste. Le pays est plongé dans le chaos. Il n’existe pas de fatalité par rapport à cette situation et il y en a bien de ceux qui en tirent profit.
Qu’on ne s’y méprenne pas, ceux qui se retrouvent dans la même logique d’un monde globalisé avec en plus, le pouvoir dominant du capitalisme sauvage et parasitaire tel qu’ils le pratiquent à travers tous les continents, défendront toujours la même philosophie. La France ancienne puissance colonisatrice et les Etats-Unis pays voisin d’Haïti, détenant un très gros contingent de ressortissants de la première et de la deuxième génération sur leur territoire, ces deux pays doivent se rendre à l’évidence que dans la conjoncture actuelle, ils ont le devoir moral d’aider Haïti.