Les critères pour être Guadeloupéen ?

Pour éviter ce genre de controverse au niveau de la discipline, depuis des lustres, des voix se sont élevées pour réclamer à tire-larigo, la création d’une équipe cycliste qui aura la mission de défendre les couleurs de la Guadeloupe ici et ailleurs.

La 72e édition du Tour cycliste international de la Guade-loupe vient de baisser rideau. L’euphorie passée, elle suscite pas mal de questions parmi les spectateurs et les fanatiques.
La victoire de Benjamin Le Ny fait courir moult commérages et des commentaires en tout genre sur les lèvres et sur réseaux sociaux, allant jusqu’à remettre en cause la «guadeloupéanité», du vainqueur par-ce qu’il était méconnu du grand public. Il a été pour certains «la révélation» de ce 72e Tour cycliste international.
Il a bénéficié du soutien des supporters du cyclisme guadeloupéen qui n’ont pas hésité à faire bloc pour le soutenir. Ils sont tous contents de cette belle victoire et reconnaissent en lui, un coureur talentueux avec un fort potentiel.
Bien évidemment, la question de sa «guadeloupéanité» pose le problème du droit du sol guadeloupéen. Certains considèrent qu’être guadeloupéen, c’est celui qui a pris naissance en Guadeloupe, qui a vécu et que ses parents sont aussi nés au pays.
Ayant eu certainement con-naissance de la tenue de certains propos à son égard, pour rassurer tout le monde sur son identité, le vainqueur du tour cycliste 2023, n’a pas manqué de prononcer quelques mots en créole au cours d’une interview télévisée, pour calmer les esprits chagrins.
C’est sûr qu’être guadeloupéen, ne se limite pas au parler créole, à boire le ti-punch, à manger des acras ou à danser et à jouer le gwoka. Il faut bien plus, notamment accepter de partager la même communauté de vie, respecter les moeurs et les traditions.
Pour éviter ce genre de controverse au niveau de la discipline, depuis des lustres, des voix se sont élevées pour réclamer à tire-larigo, la création d’une équipe cycliste qui aura la mission de défendre les couleurs de la Guadeloupe ici et ailleurs.
L’entente des coureurs et des clubs tant réclamée par la population afin que le maillot jaune reste au pays, ne pourra plus être répété vitam æternam, si on se réfère aux principes et à l’application stricte de la réglementation.
Les cyclistes guadeloupéens qui ambitionnent de remporter le tour, doivent sortir de leur isolement géographique plus souvent pour aller se confronter aux autres et gagner en expérience. Pour rester dans le concret, il faut franchir les barrières de la langue, et des moyens de transport.
Cela suppose un accompagnement, ferme des collectivités locales à tous les niveaux de compétence, pour que la Guadeloupe puisse rester une terre de champions.