La grève se poursuit à Air Caraïbes
Depuis quelque temps, toutes les grèves entamées font le même circuit. Elles traînent en longueur comme si le conflit se déroulait dans un «pitt à coqs» (gallodrome) où chacun cherche à montrer ses biceps. On a beau dire qu’il y a déficit de communication dans les entreprises, mais rien n’y fait.
Il faut en passer par là. Les différents gouvernements qui se sont succédés, de Sarkozy, en passant par Hollande, à Macron, ont débridé le Code du travail pour asservir les travailleurs, ce qui permet aux chefs d’entreprise d’agir comme bon leur semble.
Pourtant, le préavis de grève devrait être considéré comme une tentative de conciliation avec l’employeur, mais la réalité est tout autre, car il n’est pas toujours mis à profit.
Le personnel d’Air Caraïbes (SNPNC-FO) de l’hexagone a lancé un préavis de grève du 11 au 15 août inclus. Il réclame la mise en place de réunions de négociations pour aborder la question épineuse de l’augmentation des salaires du personnel navigant commercial (PNC) et du personnel au sol.
Au lieu d’engager une discussion rapide et sérieuse avec le personnel, afin d’éviter les effets néfastes de la grève sur l’entreprise et surtout sur la clientèle, la direction d’Air Caraïbes a préféré faire appel à des affrètements d’avions et d’équipages qui coûtent fort chers et qui ne présentent pas les mêmes garanties de sécurité et de confort.
A l’issue de la dernière rencontre entre le syndicat SNPNC-FO ACA et la direction, qui a lieu le lundi 21 août, les choses se corsent. Les grévistes continuent à déplorer l’absence de réponses à leurs revendications liées notamment aux conditions de travail et aux rémunérations. Après 13 jours de mobilisation, le syndicat majoritaire a lancé un nouvel appel à cesser le travail pour une durée illimitée. Pour le moment, le dialogue avec la direction est interrompu.
Le syndicat a également lancé un avertissement à la direction contre toute manoeuvre à court, moyen ou long terme qui consisterait à transférer une part des vols jusqu’alors habituellement attribués à l’activité d’Air Caraïbes Atlantique en France, au profit de PNC basés dans une autre compagnie, ce qui entraînerait une réaction immédiate de sa part sous forme de poursuites judiciaires.
On a beau dire, la grève de l’hexagone impacte sur le trafic aérien régional, car beaucoup de vols sont retardés.