«Le passage de la flamme olympique va créer une ferveur autour du sport»

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont dévoilé récemment le parcours de la flamme olympique. Si la torche arrivera de Grèce le 8 mai 2024 à Marseille, elle embarquera pour le relais des Océans du 8 au 17 juin et sera en Guadeloupe le 15 juin 2024. Un signal fort que Paris envoie au monde en mettant en lumière ses territoires d’Outre-mer et une victoire pour l’archipel qui s’est battue de longs mois pour une telle reconnaissance. Alain Sorèze, président du CROS Guadeloupe (Comité régional olympique et sportif) affiche sa satisfaction quant à cette nouvelle.

Comment avez-vous réagi suite à l’annonce du parcours de la flamme et de son passage en Guadeloupe dans moins d’un an ?
Alain Sorèze : Nous avons réellement été em-preints de joie ! Je me trouvais au Salvador pour une compétition sportive caribéenne et tous mes amis présents ont pu voir ma fierté d’une telle décision. C’est l’aboutissement d’un souhait commun et d’une détermination émise auprès du comité des JO de Paris durant ces dernières années. Avec le CROS Martinique, nous n’avons jamais baissé pavillon et nous croyons fortement en nos chances de pouvoir accueillir, sur nos terres, un tel événement. Mes amis de la Caraïbe m’ont d’ailleurs rappelé que, lors des JO de Londres en 2012, la flamme olympique n’avait jamais quitté le Royaume-Uni... Or, les JO 2024 ont joué la carte de l’innovation et de l’originalité et je les suis à 100% dans cette voie. Il faut prendre du risque, c’est aussi le propre du sport ! Nous avons été aux côtés du comité parisien dès le début de la candidature et nous avons mobilisé toutes nos forces pour que Paris remporte cette édition

. Depuis, des choix inclusifs ont été fait, que ce soit avec une compétition de surf à Tahiti ou une cérémonie d’ouverture sur la Seine. Tout cela est de bon augure !
En quoi le fait d’intégrer les Outre-mer dans ce passage de flamme est-il un enjeu de taille pour nos
territoires ?
Cela démontre que nous appartenons à une entité française et que nous sommes, également, reconnu comme un bassin de champions ! Je suis aussi soulagé que le Conseil départemental et le Conseil régional de Guadeloupe aient réussi à cosigner une convention pour avancer dans la même direction et à créer conjointement un comité de pilotage qui prendra le relai sur l’organisation du passage de la flamme. Nous devons démontrer que nous pouvons assumer un tel rôle et je compte sur les collectivités pour être à la hauteur de la confiance. Elles auront un rôle notoire à jouer, dès la fin septembre, sur la mise en place de cette venue que ce soit pour les questions de tracé, sécurité, déplacements et autres activités sur le sol guadeloupéen... Nous, CROS, serons consultés régulièrement pour donner un avis sur les choix les plus optimaux. Il y a un gros travail de réflexion à mener pour faire de cette semaine de festivités une semaine représentative de nos capacités de gestion, d’entraide et de sérieux mais, également, de ferveur autour du sport.
En effet, en 2024, la promotion de l''activité physique et sportive a été décrétée Grande cause nationale. Une décision attendue de tous les acteurs du sport ?
Oui, clairement ! Les regards vont être tournés vers le sport et nous entendons profiter des JO 2024 pour le remettre au coeur des enjeux sociétaux et pouvoir engager des campagnes de sensibilisation importantes. Depuis la sortie de la pandémie, nous subissons une baisse colossale du nombre de licenciés, toute discipline confondue... C’est très frustrant pour la Guade-loupe qui est une terre de talents sportifs. Nous souhaitons remobiliser les jeunes et les séduire de nouveau à pratiquer une activité sportive. C’est un travail de fourmi mais, le fait que le sport soit décrété Grande cause nationale en 2024, va permettre d’avoir davantage de soutien des établissements scolaires, où nous pourrons intervenir de manière plus ciblée, et de prétendre à de nouveaux accompagnements financiers pour redonner des couleurs aux clubs. D’ailleurs, nous invitons les Guadeloupéens à candidater pour devenir « porteur de flamme ». C’est une super expérience qui leur ait proposé, grâce notamment aux partenaires privés, de pouvoir vivre cette aventure de l’intérieur. Il suffit simplement de s’inscrire en ligne. J’encourage vivement la jeunesse à prendre en compte l’ampleur de cet événement mondial qui va bouleverser nos vies le temps de quelques jours.
Vous trépignez d’impatience,
semble-t-il ?
Bien sûr ! En fin d’année, nous fêterons les 50 ans du CROS Guade-loupe et nous allons ainsi établir un calendrier d’animations en faveur de cette date du samedi 15 juin 2024. Nous sommes tous impatients de contribuer à rendre cette journée exceptionnelle et à créer des souvenirs mémorables de la venue de cette flamme olympique. Nous ambitionnons de mettre sur pied une semaine intense et de présenter nos valeurs de pédagogie, en mêlant notre culture créole, des initiatives dans les associations de quartiers et des témoignages de nos champions ! Il y aura un avant et un après, cette flamme peut faire jaillir plein de belles choses !