Bilan mitigé de la récolte cannière 2023

Cette année, la récolte cannière était très courte. En Guadeloupe continentale, la récolte cannière a démarré tardivement et a été confrontée aux intempéries climatiques, ce qui n’a pas permis de broyer toutes les cannes disponibles.

A Marie-Galante, selon Jean-Claude Lampécinado, délégué syndical, l’île n’a pas connu les difficultés climatiques qu’a connu la Guadeloupe continentale. Contrairement aux années précédentes, l’usine de Grande-Anse n’a connu aucun problème de chaudière, mais elle a dû faire face à un manque criant en cannes.
Sur la grande galette, les planteurs sont à la recherche de terres mécanisables, facilement accessibles pour la machine coupeuse de cannes, ce qui pourrait améliorer la production dans les années à venir. S’agissant de la Guadeloupe, du point de vue de Clotaire Rimbon délégué syndical membre de la CGTG, à l’usine de Gardel au Moule, la récolte a démarré tardivement, le 11 avril. Il estime que pour obtenir un meilleur rendement, il aurait fallu que les négociations soient engagées dès le mois de novembre 2022.
Le syndicaliste estime à 4 000 tonnes de cannes en 24 heures, la capacité de broyage de l’usine de Gardel, alors que la direction table sur les 5 000 tonnes de cannes jusque-là non réalisés. D’après Clotaire Rimbon, malgré la capacité de broyage de l’usine, pour broyer les 4 000 tonnes de cannes, la direction était obligée de mettre l’usine en marche dès le dimanche soir. Donc, au lieu de compter 7 jours, elle en compte 6, ce qui augmente la moyenne.
Rimbon n’hésite pas à attirer l’attention sur le fait que l’usine fonctionne sous perfusion, puisque chaque année, l’Etat lui verse une subvention d’au moins 25 millions, dont une bonne part sert à payer les gros salaires des cadres qui tournent autour de 17 000 euros avec des primes en tout genre. Clotaire Rimbon se prononce contre l’irrigation de la canne, car il prétend que l’eau qui arrive dans les tuyaux serait chaude et qu’elle déverserait des bactéries aux pieds des cannes.
Le syndicaliste exhorte les planteurs à s’organiser afin d’obtenir de meilleurs rendements lors de la coupe. Cette année, l’usine Gardel aurait broyé 403 747 tonnes de cannes durant 104 jours. D’après la direction de l’usine, 11 000 tonnes resteraient sur pied. Le syndicaliste s’insurge contre ces chiffres qui pour lui ne sont aucunement vérifiables.
La direction de Gardel prétend avoir réalisé 22 353 tonnes de sucre spécial alors que l’attente serait de 24 000 tonnes. Toujours d’après Clotaire Rimbon, la direction aurait annoncé avoir réalisé 9519 tonnes de sucre vrac, ce qu’il tient à démentir, se basant sur les documents qui lui ont été remis. Il estime qu’il y a un manque de cohérence dans les chiffres.
Une autre feuille présenterait une attente de 10 708 tonnes de sucre vrac et que seulement 7955 tonnes de sucre vrac auraient été réalisées et pourtant sur la fiche officielle les prévisions seraient de 9519 tonnes. Ce qui fait dire à Clotaire Rimbon que la direction de l’usine est en train de jouer sur deux tableaux. Il invite les planteurs à s’organiser pour réclamer un meilleur prix de la tonne de canne.