Les algues brunes sargasses où en est-on ?

Cette année encore les algues sargasses qui envahissent nos plages et nos rivages ont fortement perturbé les grandes vacances des mois de juillet et août, obligeant certains vacanciers venus d’ailleurs à privilégier davantage d’autres sites du territoire. Tant mieux pour nous, le pays regorgeant d’espaces, de lieux et de paysages aux attraits touristiques et de détentes tous aussi agréables, les uns que les autres.

Les vacances scolaires terminées, dès le mois de novembre va débuter la haute saison touristique. Notre pays étant une destination incontournable, il devrait attirer, là encore des milliers de visiteurs sur son sol, générant une manne financière très importante pour notre économie. Mais beaucoup de propriétaires d’hébergements touristiques, d’exploitants d’activités de détente et de loisirs, de restaurateurs etc… vont être privés des retombées de cette saison touristique, les échouements des algues brunes constituant un vrai casse-tête pour leurs business.
Notons au passage que d’aucuns ont parlé d’industrie touristique à l’époque, tant ils croyaient miser à fond sur cette activité appelée à remplacer totalement la canne et la banane en Guadeloupe.
Après plusieurs décennies, il reste encore beaucoup à faire quand bien même, aux dires des professionnels les résultats sont plutôt satisfaisants en termes de fréquentations et de retombées financières.
Cela dit, où en est-on des projets de valorisation des sargasses, après plusieurs années d’envahissement, avec les multiples nuisances que nous constatons sur les populations vivant à proximité, sans minorer loin de là, les dégâts sur la faune, la flore et tout notre écosystème marin ?
Il n’y a nul élément que l’univers ait créé, qu’il n’est pas permis à l’homme de transformer à son profit, c’est le propre de l’homme d’y puiser la quintessence.
On se rappelle qu’au mois de juin, lors d’une conférence à l’université de Fouillole, plusieurs laboratoires de recherches dans un partenariat qui regroupe la France et plusieurs pays de la Caraïbe, ils ont présenté des études d’orientations pour aider à la transformation des algues sargasses en une ressource bénéfique au développement du pays. Parmi les cinq projets qui sont actuellement étudiés en Guadeloupe, on note celui de la transformation de la biomasse en charbon actif dont les propriétés et l’efficacité sont reconnues pour la filtration de l’eau. Des chercheurs étudient notamment des applications dans le domaine de la pharmacologie, de l’alimentaire et des biomatériaux pour la construction.
C’est la mission du journal les Nouvelles Etincelles de toujours manifester sa vigilance vis-à-vis de la politique et d’aiguiller les pouvoirs publics afin que ces derniers respectent les engagements pris.
Après avoir annoncé il y a un an jour pour jour, au mois d’août 2022, la mise en place d’un «service public anti-sargasses», par le ministre délégué aux Outre-Mer, Jean-François Carenco qui depuis a été remplacé par Philippe Vigier, on a tout intérêt à s’interroger quant à savoir quelle sera véritablement la politique de ce dernier en la matière. Le «SARGIP» Guadeloupe composé de l’Etat, de la Région, du Département et de la CCI, devrait bénéficier des sommes importantes venant du Plan national de lutte contre les sargasses 2022-2025 et des fonds européens entre autres. Sa mission première serait la mise en oeuvre des opérations de prévention, de ramassage, de stockage et de valorisation des sargasses. Dans cette perspective, il est temps que voit le jour en Guadeloupe ou dans la région un projet ambitieux nous permettant de considérer les sargasses comme étant un produit et non comme un déchet.