Le préfet présente un plan d''action renforcé de lutte anti sargasses

La lutte contre les invasions d’algues sargasses continue de mobiliser les collectivités et les services de l’État. À ce titre, le préfet Xavier Lefort a présenté les différents projets en cours de mise en oeuvre ce mercredi avec le déploiement de barrages en mer et l’aménagement de zones de collecte, afin de protéger plusieurs sites sensibles régulièrement touchés par les arrivées massives de sargasse.

Véritable fléau pour le littoral guadeloupéen, les vagues d’arrivée de sargasses nécessitent la mise en oeuvre de dispositifs afin de réduire les impacts sur le territoire. Dans ce contexte, l’action de l’État dans le cadre de la lutte contre les sargasses comprend actuellement trois axes : l’action préventive, par la prévention des échouements et la veille sanitaire liée aux émanations de sulfure d’hydrogène et d’ammoniac ; la réponse opérationnelle, par la collecte des sargasses et l’installation de barrages déviants ; la gouvernance autour de la co-construction d’un service public de gestion des sargasses.
À ce titre et en 2023, l’État a consacré près de 6,5 millions d’euros de fonds pour le renouvellement de capteurs pour mesurer les émissions en sulfure d’hydrogène et en ammoniac, le financement de trois barrages, et l’apport de subvention aux communes pour la collecte des algues.
Au regard d’une situation qualifiée d’urgence sanitaire, l’État assure la maîtrise d’ouvrage et le financement des trois barrages mis en place cette année, un investissement comprenant l’acquisition, la pose, l’entretien, l’exploitation et la formation du personnel à la gestion des barrages, afin de lutter contre l’échouement massif de sargasses sur les côtes de la Guadeloupe.
Un premier barrage, sous la conduite de la direction de la mer, a été posé dans la baie de Pompierre à Terre-de-Haut, avec le concours de l’armement des phares et balises et du pôle national d’expertise POLMAR. En l’absence de site de stockage de sargasses, ce projet expérimental répondait à l’arrivée massive de sargasses sur ces côtes. Cependant, la tempête Bret, avec une houle de plus de deux mètres cinquante en moyenne associée aux forts courants, a eu raison du barrage. Il a néanmoins permis de dévier 60% des algues du site de Pompierre durant son exploitation, assure la préfecture.
De plus, un marché public a été publié du 11 au 26 avril 2023 pour l’acquisition de barrage, la pose, l’entretien, l’exploitation et la formation du personnel à la gestion des barrages pour lutter contre les sargasses sur une période de 12 mois à Petit-bourg et à Capesterre de Marie-Galante. Deux barrages seront mis en oeuvre via ce projet relayé par la préfecture.
Un barrage à Petit-Bourg, long de 3 225 mètres, avec une fin de chantier prévu pour novembre 2023, qui s’accompagnera d’une zone de stockage dédiée, dont les travaux d’aménagement doivent être réalisés en ce mois de septembre 2023. Un barrage à Capesterre de Marie-Galante, en deux sections, de 300 et 400 mètres linéaires. Une des deux sections, celle de 300 mètres, a été posée expérimentalement à la mi-août 2023, avec des résultats positifs, ayant abouti à la décision de son agrandissement. Enfin, d’autres projets de barrages sont étudiés pour Bovis-Roujol à Petit-Bourg, et Gran-de-Anse à Terre-de-Bas.
La collecte des sargasses reste à la charge des collectivités notamment concernant les moyens à mettre en oeuvre selon les modes de gestion arrêtés. Elles peuvent solliciter une prise en charge par l’État qui est appréciée, au cas par cas, en fonction de la situation de la collectivité et dans la limite des crédits évoqués, conclut la préfecture.
Damien Chaillot