Rentrée scolaire 2023 avec l’UNSA

Joël Jacobson Secrétaire général du SE-UNSA (Syndicat des enseignants-Unsa) et Secrétaire général adjoint de l’UNSA Education nous donne son avis sur cette rentrée 2023.

Vous venez de tenir votre assemblée générale, quels étaient les points en discussion
Nous avons fait un premier point sur la rentrée scolaire et les difficultés auxquelles sont confrontées les personnels. Nous nous sommes penchés sur les déclarations d’Emmanuel Macron qui ne cessent de changer.
Démarrez-vous l’année scolaire avec les mêmes problèmes que l’année dernière ?
Globalement, chaque année, nous sommes confrontés aux mêmes problèmes, tels que le manque de personnel, la suppression de postes, des heures supplémentaires quasiment imposées alors qu’il est question du volontariat. Ceux qui sont en poste sont amenés à pallier les insuffisances du système éducatif.
Le ministre de l’Education nationale et de la jeunesse Gabriel Attal avait annoncé que devant chaque élève qu’il y aurait un enseignant. Qu’en est-il réellement ?
A la rentrée, nous avons constaté globalement sur l’ensemble de l’académie, qu’il y a une trentaine de postes dépourvus d’enseignants.
Comment expliquez-vous que
certains enseignants guadeloupéens sont envoyés en France
alors qu’il y a un manque de personnel sur place ?
Nous sommes clairement au stade du Bumidom 3 (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’Outre-mer). Les enseignants guadeloupéens qui sont affectés en France n’ont aucun privilège, aucun accompagnement. Ils ont leur affectation sans logement, ils sont à leur propre frais. Dans ces conditions, ils vont renforcer le lot des nouveaux pauvres, avec un salaire de départ en dessous de 2000 euros, alors qu’ils ont Bac+5, et quelques fois Bac+7. Quand on envoie 100 Guadeloupéens en âge de procréer travailler à Paris, à Créteil ou à Versailles par exemple, c’est une opération de dépeuplement de la Guadeloupe qui s’opère.
Il y a des collègues qui ont été affectés dans une des communes de France et qui se retrouvent au CDI (Centre de documentation et d’information) en train d’attendre leur lieu d’affectation et cela peut aller jusqu’à 3 mois. Nous faisons appel à nos représentants politiques afin qu’ils prennent en considération cette situation.
Nous avons entendu pour la énième fois une attaque en règle
de la Cour des Comptes contre les 40% de vie chère. Quelle est votre réaction ?
Nous estimons que l’ensemble des fonctionnaires et des agents de l’Etat devraient percevoir les 40%, car il y a une inégalité de traitement.
D’autre part, nous demandons que les 40% soient intégrés dans le salaire de base pour garantir une meilleure retraite, car la plupart des collègues retraités ont encore des enfants en étude.
Qu’avez-vous comme levier pour agir sur ces décisions gouvernementales ?
En premier lieu alerter les principaux responsables et en dernier lieu, nous faire entendre par la mobilisation.