Afrique : Naissance de l’AES (Alliance des Etats du Sahel)
Considérée comme un point de départ pour un nouvel ordre politique, géostratégique et militaire de L’Afrique de l’Ouest, la signature de cette charte revêt un caractère historique d’une grande portée, dans le contexte actuel.
Rien ne peut arrêter la roue de l’histoire ni la marche inexorable des peuples vers leur totale et pleine souveraineté. Le chemin emprunté pour y parvenir est souvent ténébreux, sinueux, ce qui dans ces conditions, a le mérite de rendre la victoire tout aussi surprenante que suave.
L’Afrique, appelée communément la terre mère pour certains, le berceau de l’humanité pour d’autres, est l’objet des plus précieuses attentions depuis quelques temps, et qu’on soit bien averti, pas toujours pour les mêmes intérêts en fonction de là où l’on se situe. Les réseaux sociaux bouillonnent d’informations, les médias aux ordres sont à la manette, chacun y va de son commentaire. En même temps l’on assiste à l’échec d’une certaine forme de diplomatie, la France faisant cyniquement figure de proue en la matière.
Les bruits de bottes, les coups d’Etat, les attentats fomentés par des mercenaires payés et financés par les pays occidentaux, les arrestations de personnalités politiques qui osent s’opposer à des régimes corrompus aussi bien que les trahisons des dictateurs à la solde de la Françafrique se font jour de plus en plus. Halte là ! les peuples s’éveillent et se réveillent, les consciences s’aiguisent, la jeunesse bouge.
C’est dans ce contexte qu’est née au Mali, ce samedi 16 septembre 2023 la Charte du Liptako Gourma, du nom de cette région frontalière commune à ces trois pays enclavés de l’Ouest de l’Afrique. Elle a la particularité d’être immensément riche, regorgeant de toutes sortes de minerais dans son sol et dans son sous-sol. Oui, là fut scellée la déclaration des pays instituant, l’AES (Alliance des Etats du Sahel).
Nécessité fait loi, avec la trahison des dirigeants de la CEDEAO (Commu-nauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest) qui est en train d’ourdir un plan de guerre contre le Niger, des questions se posent sur l’attitude plus qu’équivoque de la France s’enfonçant de plus en plus dans une crise diplomatique où le président Macron se fait ridiculiser comme jamais cela n’a été, sous la Ve Répu-blique. Par cette signature, nous assistons à un véritable coup de maître en termes de vision stratégique et d’intelligence politique, de la part des dirigeants de ces trois pays, représentés par le capitaine Ibrahim Traoré pour le Burkina-Fasso, le colonel Assimi Goïta pour le Mali et le colonel Abdébramarane tchani pour le Niger.
La signature de cette charte porte du coup un revers à la politique belliciste menée par les rebelles et autres djihadistes contre ces peuples du Sahel. Par leur partenariat gagnant-gagnant, leur solidarité d’armes, la mutualisation des moyens opérationnels et d’autres équipements militaires et logistiques mis à leurs dispositions dans le cadre d’accords passés avec la Russie ou d’autres pays amis, les premiers résultats sont déjà probants sur le terrain. Leur objectif c’est de pouvoir bouter hors de leurs territoires, l’impérialisme, les forces de l’OTAN et de la Françafrique toujours aussi avides de pillage des richesses et d’assujettissement des peuples à la mendicité. Consolidant ainsi la politique de paix, de sécurité et de respect de l’intégrité territoriale des pays de l’AES.
Enfin, la sécurité des dirigeants et des cadres doit être une affaire d’Etat traitée au plus haut plan. L’histoire de ces pays rappelle qu’il y a eu toujours des mercenaires ayant pour mission de procéder purement et simplement à l’élimination des chefs d’Etat et des élites africaines.
Cette nouvelle voie opérée par des militaires, montre s’il en était besoin, qu’au sein des différents corps de l’armée on peut trouver des éléments ayant une fibre patriotique, incarnant la morale, la justice et l’équité. Ils font preuve d’attitude révolutionnaire dans la gestion de leur pays respectif, marchant en tandem avec leur peuple pour faire face aux nombreux défis auxquels ils sont confrontés.
Cette orientation est à encourager vivement, car c’est seulement à partir d’un tel prisme que l’AES va amorcer la véritable indépendance politique, la pleine souveraineté économique, monétaire, alimentaire, sociale et culturelle des pays qui la composent, devant à coup sûr irradier toute l’Afrique.