Les élections sénatoriales passées et après ?

A l’état actuel de la Guadeloupe, la crise est si forte et si profonde qu’il en faut plus que du replâtrage. Tout le monde est unanime à reconnaître que la Guadeloupe ne pourra pas rester indéfiniment sous domination française.

Les grands électeurs viennent d’élire les sénateurs de la Guadeloupe en espérant qu’ils seront en capacité de faire entendre la voix du pays au Sénat. Comme on a pu le constater, c’est une élection éminemment politique. Les «grands partis» étaient tous à la manoeuvre. Il n’y avait pas de place pour les candidats «électrons libres», qui pour tromper les gens ont pour habitude de dire que leur seul parti, c’est la Guadeloupe. C’est à ce type d’élection que l’on se rend compte du poids réel des partis politiques.
De même, ces élections ont confirmé ce que tout le monde savait déjà et que d’aucuns s’évertuaient à cacher, c’est que la sacro-sainte gouvernance concertée des deux collectivités majeures est grippée depuis quelques temps.
Contrairement à 2017, les élections sénatoriales ont profité au GUSR, même si on a noté quelques défections dans ses propres rangs. Les élections passées, que doit-on attendre de ces trois sénateurs pour «changer d’avenir» tout en étant sous domination française ?
Quand on sait que le champ de compétences des sénateurs est limité puisqu’encastré dans les méandres de la constitution française, ils devront faire un acte d’abnégation pour oser évoquer un tel sujet.
D’autre part, il faudrait que ces parlementaires fraîchement élus, partagent l’idée de sortir du régime de l’assimilation et soient disposés à construire une autre Guadeloupe qui sera en mesure de s’émanciper. Leur rôle se limite à voter la loi, contrôler l’action du gouvernement et évaluer les politiques publiques.
A l’état actuel de la Guade-loupe, la crise est si forte et si profonde qu’il en faut plus que du replâtrage. Tout le monde est unanime à reconnaître que la Guadeloupe ne pourra pas rester indéfiniment sous domination française. Il est grand temps que les parlementaires guadeloupéens se comportent en tant que tels et parviennent à un consensus pour parler d’une seule voix pour l’avenir du pays.
Tant que nous resterons dans le giron de la France coloniale, il n’y aura point de salut pour l’émancipation du pays. Les élections sénatoriales ne changeront en rien à la crise que connait le pays. Mainte-nant que le GUSR a deux sénateurs et qu’il revendique une évolution institutionnelle ou statutaire pour la Gua-deloupe, il est tout à fait juste d’espérer que ce dossier prenne une nouvelle tournure. Ce sera une occasion à saisir pour faire du lobbying.
La Guadeloupe a besoin de prendre une autre direction pour s’émanciper.