ANSE-BERTRAND :U ne commune paisible !
La commune d'Anse-Bertrand se situe tout à fait au Nord de la Grande-Terre. Elle a une superficie de 62,5 km2avec une population en constante augmentation de 5045 âmes en 2012 et une densité de 77,9 habitants au Km2. La commune présente des paysages naturels remarquables comme : La Pointe de la Grande Vigie, située à l'extrême nord de l'île. Le paysage est constitué de falaises hautes de 80 m qui plongent dans l'Océan Atlantique. Quand le temps est beau, il est possible de voir à l'horizon l'île de la Désirade qui est à 50 km, l'île d'Antigue, distante de 70 km et même l'île de Montserrat qui se trouve à 80 km des côtes d'Anse-Bertrand. C'est une commune qui a des atouts touristiques tels que : Porte d'Enfer, qui n'est autre qu'un petit bras de mer encerclé par des falaises dans lesquelles se loge une grotte surnommée le «Trou de Man Coco». Autres points à visiter : le moulin de Beaufond, les vestiges de la Mahaudière, et le port de pêche de Ravine sable. C'est une commune baignée par les eaux et par son nombre de plages. Les principales sont : la plage de la chapelle qui constitue un spot de Surf, la plage d'Enfer, l'Anse Pistolet, l'Anse Laborde et l'Anse Colas. Depuis les dernières élections municipales, la commune est administrée par une nouvelle équipe conduite par le maire Edouard Delta, qui a bien voulu répondre à nos questions.
Nouvelles-Etincelles : Quels sont les atouts de votre commune pour asseoir son développement économique et celui du Nor d Grande-T erre d'une manière générale ?
Edouard Delta : La commune d'Anse-Bertrand a des atouts considérables sur le plan du patrimoine, de l'envir onnement avec une richesse touristique jusqu'à présent non exploitée. Nous comptons mettr e en place des infrastructures, des animations pour que les visiteurs, qu'ils soient guadeloupéens ou étrangers soient intéressés à revenir chez nous, pour rester et consommer sur place. Nous avons aussi une agriculture diversifiée. Jusqu'à présent, c'est la canne, la banane et l'élevage qui constituent les principaux atouts du développement économique de la zone. Nous avons donc, l'ambition de créer une unité d'agro-transformation, pour transformer nos pr oduits du terr oir de type vivrière tels que : la patate douce, la banane, le madère, le fruit-à-pain, les légumes et les fruits du pays. L'objectif étant de les conditionner de manièr e à les écouler dans la r estauration scolaire de nos cinq communes que constitue la Communauté d'Agglomération du Nor d Grande-Terre (Moule, Morne-àl'Eau, Petit-Canal, Port-Louis et Anse-Bertrand)
. C'est un projet qui a déjà été acté au niveau de la CANGT en partenariat avec les autres maires. Nous pourrons ainsi créer des emplois pour ceux qui travailleront dans cette unité de transformation mais aussi pour les personnes qui participeront à produire la matière première.
N.E : Les agriculteurs seront donc vos premiers partenaires ?
E.D : Les agriculteurs seront effectivement nos principaux partenaires et c'est pour cela que nous avons déjà tenu plusieurs réunions d'information pour leur expliquer le projet de manière à obtenir leur adhésion.
N.E : Travaillez-vous avec l'IFDE ? (L'Institut de Formation et de Développement des Entreprises)
E.D :Pas spécialement, nous sommes cantonnés surtout au niveau des entreprises agricoles du Nord Grande-Terre, c'est un projet qui est d'abord Nord grande-terrien. Evidemment, nous sommes ouverts aux partenaires et structures à l'échelleguadeloupéenne.
N.E : On parle beaucoup ces temps-ci de la biodiversité, quel est le modèle de développement que vous préconisez pour le Nord-GrandeTerre en la matière ?
E.D :En termes de biodiversité, je pense que nous avons un gros potentiel, notamment en plantes médicinales. Cela fait aussi partie de nos projets, parvenir un jour à exploiter ces plantes. Il y a de celles qui poussent de façon naturelle en Nord Grande-Terre. Je pense par exemple, au bois de campêche que l'on trouve à l'état sauvage en grande quantité et qui a plusieurs propriétés. Il y a aussi, l'exploitation des tisanes pays. Grâce au travail du Docteur Henri Joseph certaines plantes sont aujourd'hui reconnues par la pharmacopée française. On peut avoir une opportunité si les producteurs guadeloupéens s'organisent de façon à vendre leur production pour nos pharmacies en Guadeloupe, en France et en Europe. Cela constituerait un débouché pour ceux qui sont intéressés. Il ne reste plus aux guadeloupéens à s'organiser dans l'état actuel de la législation pour que nous puissions aussi en exporter.
N.E : Quels sont les défis que vous avez à relever pour réussir ce développement ?
E.D : Je pense que c'est d'abord la volonté politique et aussi l'engagement des acteurs économiques, en particulier les agriculteurs. Il faut s'engager, il faut y croire, il faut avoir la foi. Nous avo
ns des potentialités, d'autres pays réussissent, il n'y a pas de raison qu'à l'AnseBertrand et dans la région Nord Grande-Terre qu'on ne réussisse pas. Pour ma part, j'y crois fermement, puisque nous avons établi un partenariat de solidarité avec les autres maires du Nord Grande-Terre et nous nous attelons à travailler de concert pour donner plus de chance au Nord Grande-terre.