Les communistes guadeloupéens à la fête de l’Humanité

Durant trois jours (15 au 17 septembre) à la base 217 de Le plessis-Pâté et Brétigny-sur-Orge, le Parti Communiste Guadeloupéen, le journal Nouvelles-Etincelles et l’association «Flèche Kan» ont participé au grand rassemblement populaire et festif et convivial de la fête de l’Humanité. Ils ont rencontré les visiteurs venus de toutes les régions de France et de tous les pays du monde.

Nos compatriotes étaient nombreux dans les allées de la fête de l’Humanité, la première fête culturelle de France, sillonnant les rues aux noms des grandes célébrités de la lutte sociale et sociétale, de libération et de l’amitié entre les peuples avant de retrouver à l’Avenue Giselle Halimi, la chaleur, le savoir-faire et la solidarité guadeloupéenne au stand de Nouvelles-Etincelles.
Depuis deux ans, la fête a déménagé du Bourget-Dugny, laissant la place à la construction des logements pour les jeux de Paris 2024, pour s’installer dans l’Essonne, au coeur de la campagne de Brétigny, ce qui n’a pas découragé les visiteurs, très nombreux, une marée humaine et joyeuse pour fêter l’anniversaire de ce grand rassemblement, créé en 1930 à Bezons par le journal l’Humanité.
Le stand de Nouvelles-Etincelles était bien visible dans le village du monde avec son slogan amenant à la réflexion politique en cons-cience. «Un statut d’autonomie pour ba Gwadloup on dòt direksyon, on dòt balan»

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Un appel au soutien à la lutte anti colonialiste pour le réveil de cons-cience et défendre les intérêts du peuple guadeloupéen pour un autre avenir, s’affichait clairement. L’émancipation du peuple guadeloupéen, un slogan qui reste d’actualité.
Être au village du monde, l’emplacement est politique aux yeux de l’organisateur de la fête de l’Humanité. La Guadeloupe est dans le Village du monde et non avec les autres régions et départements de France. «L’organisateur de la fête, le journal l’Humanité, qui est le journal du Parti communiste français affiche clairement sa position anticolonialiste. Les communistes français qui accompagnent notre combat depuis toujours, savent très bien que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion, la Nouvelle-Calédonie et les autres pays «d’Ou-tre-mer» ne sont pas Français. C’est formidable, nous sommes réunis là, à l’international», explique le directeur du journal, Les Nouvelles-Etincelles, Christian Céleste.
Dans ce lieu de rassemblement, l’ensemble des peuples des dernières colonies françaises parvient à faire corps à échanger et construire ensemble autour des spécialités locales : bokit, accras, ti-punch, glaces, discussions politiques et vente de livres. Tout ça au son du gwo-ka et du zouk. Le Parti tient à remercier tous ceux qui ont fait le déplacement pour venir apporter leur soutien et manifester leur solidarité aux camarades, aux membres du journal Les Nouvelles-Etincelles et de l’association «Flech Kan», partager un moment de discussion et d’échange dans leur espace de convivialité, ouvert à la discussion et aux débats sur la situation de la Guadeloupe.
Dans cette grande fête, la plus populaire de France, plus de 450 000 festivaliers se sont retrouvés en toute fraternité pendant trois jours. Une édition en forte augmentation pour la deuxième fois sur la base 217. La Guadeloupe avait sa place et elle s’est fait remarquer, par une présence très active. «C’est une fête où l’on vient pour apprendre, découvrir, construire. C’est une très grande fête internationale qui met en avant la solidarité des peuples du monde. Nous sommes dans le Village du monde, ce lieu regroupe toutes les organisations internationales, journaux, partis p

olitiques, organisations de luttes et de libérations. Ça nous permet de nous rencontrer, d’échanger et de construire», avance Christian Céleste.
Pour cette année c’est le Parti communiste martiniquais qui invitait dans son stand les autres Partis communistes des dernières colonies de la France à débattre sur le thème «Les dernières colonies de la France, enjeux et perspectives». Ensemble et avec des invités de tout bord, ils ont débattu des problématiques de la Guadeloupe, de la Martinique, de La Réunion, de la Guyane, de Mayotte pour unir leurs luttes et montrer au visage du monde qu’ils sont des peuples encore sous la domination coloniale française.
De cette rencontre est ressortie l’idée de remettre sur le haut des pages la revendication de l’Autono-mie. La décision a été prise de sortir des tiroirs, la Convention du Morne Rouge d’août 1971, en Martinique. «Nous avons acté l’idée de préparer une nouvelle Convention du Morne Rouge. Parce que, la déclaration de Basse-Terre, l’Appel de Fort-de-France, la réunion de Cayenne, n’ont pas dépassé la Convention du Morne Rouge. Nous ne sommes pas dans les mains tendues. Pour dire vrai, seule la déclaration de Basse-Terre s’est rapprochée du Morne Rouge, d’où était posée sans ambiguïté la question de l’accession à la responsabilité des peuples dits «d’Outre-mer». La Convention du Morne Rouge a rendu des documents fondamentaux et à poser d’une manière claire, la question de l’autonomie. Elle a défini une méthodologie pour exercer le droit à l’autodétermination. Elle a élaboré un programme économique, social et culturel. Jusqu’à nos jours, Morne Rouge c’est une stratégie novatrice de libération adaptée à la situation de nos pays, qu’il faut actualiser», fait savoir Christian Céleste.
La voix de la Guadeloupe qui lutte pour sa libération politique s’est fait entendre à cette grande fête de l’Humanité, une scène de débats et de concerts en de terre de l’Esson-ne. Les communistes guadeloupéens ont fait entendre leur revendication à exercer leur droit à l’autodétermination et leurs visions pour une Guadeloupe nouvelle et ouverte sur le monde «Un pouvoir guadeloupéen qui sera un pouvoir démocratique, choisi par le peuple et un pouvoir populaire progressiste au service du peuple. Tout cela doit être accompagné par un véritable plan de développement économique durable, écologique, social, intégré qui prendra en compte tout ce que nous avons comme moyens pour construire un pays où chacun et chacune trouvera sa place» ; Telle est la vision du dirigeant communiste de Guadeloupe, Christian Céleste
Cette année, la 88e édition de la fête de l’Humanité a été un tremplin pour défendre les intérêts politiques et moraux du peuple guadeloupéen et partager les valeurs de solidarité. Ce n’est pas fréquent sur une base aérienne, en plein coeur de l’Esson-ne, dans ce cadre à ciel ouvert, de partager les réflexions pour un monde plus juste et demander et de revendiquer une nouvelle direction pour la Guadeloupe. Tout est dans l’esprit de cette grande fête joyeuse et militante. C’est l’Humanité, et les patriotes du monde entier doivent agir ensemble.