La prévention et la gestion des risques naturels en Guadeloupe

Un an après, les dégâts causés par la tempête Fiona ne sont pas tous réparés et Philippe vient mette à nu les mêmes points de vulnérabilité.

Une année après la tempête Fiona qui a causé des dégâts considérables en Guadeloupe dans la nuit du 16 septembre 2022, une nouvelle tempête dénommée Philippe est venue nous rappeler notre situation de pays à risques naturels.
Fort heureusement, elle était moins puissante et les dégâts sont à première vue moins lourds, mais ils se sont manifestés à nouveau dans la montée des eaux, l’écoulement de boue, les ruptures des routes, les perturbations dans la distribution de l’eau potable. Voilà des éléments qui nous renvoient à la question cardinale de la prévention et de la gestion des phénomènes naturels.
Dans le numéro 998 du 27 octobre 2022, nous rappelions aux élus et aux décideurs politiques leurs responsabilités en ces termes : «Les élus, les décideurs politiques en organisant des visites filmées chez l’habitant, en distribuant des bouteilles d’eau, en relogeant temporairement quelques sinistrés donnent le sentiment de s’inscrire dans cette résilience. Ils soulagent les misères visibles en attendant la prochaine tempête ou ouragan.
Mais ils ne sont pas dans la même situation que la masse des gens. Ils ont la charge de la vie des citoyens, donc, ils ont l’obligation de prévoir, d’anticiper, de mettre en place les moyens d’information, de connaissance et les outils pour prévenir et gérer les situations de crise et de catastrophe.
Précisément, la Guadeloupe, du fait de sa situation au coeur de la Caraïbe et du fait de son climat tropical peut être confrontée à tout moment aux risques naturels majeurs qui sont de plusieurs ordres : sismique, volcanique, cyclonique, mouvement de terrain, inondation, tsunami. Ne pouvant ni déplacer le pays, ni empêcher ces manifestations, il nous faut apprendre à vivre dans cet espace. Cela passe par la maîtrise de deux paramètres indissociables : «La prévention et la gestion des risques».
Un an après, les dégâts causés par la tempête Fiona ne sont pas tous réparés et Philippe vient mette à nu les mêmes points de vulnérabilité. Les faits montrent que notre rappel n’a pas été entendu.
Faut-il attendre une catastrophe majeure du genre cyclone 1928, comme le réveil de la Soufrière en 1976 ou l’ouragan Hugo en 1989 pour faire de la prévention et de la gestion des risques naturels une grande cause nationale en Guadeloupe ?