Déconstruire les idées reçues autour de la santé mentale

Du 9 au 22 octobre aura lieu la 34e édition des Semaines d’informations sur la santé mentale (SISM), un événement national décliné au niveau du territoire de la Guadeloupe à travers une programmation de conférences, ateliers et débats dédiée à ce thème encore stigmatisé par la population. Les professionnels de santé se rendront disponibles durant une dizaine de jours pour répondre à toutes les interrogations et présenter les divers acteurs locaux formés sur ce sujet de société.

Les Semaines d’information sur la santé mentale (SISM) ont pour but de sensibiliser les citoyens à une problématique de santé publique qui prend racine dans une société de plus en plus anxiogène et à définir avec précision ce terme qui peut en effrayer plus d’un. «La santé mentale ne se résume pas aux fous… De plus, vous n’êtes pas fou si vous consultez un psychologue… Nous nous battons contre ces idées reçues qu’il faut déconstruire» explique Docteur Michel Eynaud, praticien hospitalier honoraire en psychiatrie au sein de l’EPSM (établissement public de santé mentale).
UNE REPRÉSENTATION
NÉGATIVE
En effet, le terme «santé mentale» n’est pas méconnu du grand public mais il révèle une connotation négative qui ne lui permet pas de prendre tout son sens. «C’est différent de la psychiatrie. La santé mentale englo-be bien d’autres maux. A titre d’exemple, une personne sur deux a été en situation de déprime durant sa vie. Or, peu d’entre eux vont consulter des professionnels pour les aider à traverser ces périodes compliquées… Nous avons tous des failles et des fragilités. Il n’y a aucune honte à avoir besoin d’une aide extérieure et d’un sas de décompression. Mais nous avons peur d’affronter ces questionnements. C’est donc à nous, professionnels de la santé mentale, de davantage communiquer pour permettre une meilleure appréhension de ceux-ci et de faire passer un message efficace».
DES ACTIONS CIBLÉES
D’INFORMATION
Cette année, il sera question du droit et de l’accès à la santé mentale à tous les âges. «Il est clair que notre jeunesse est en souffrance, notamment depuis la crise sanitaire. Perte de repères et de motivation, ils sont enclins aux troubles du comportement. Les personnes âgées, elles, sont de plus en plus dépendantes et isolées. Ces constats nous ont amenés à réfléchir à des actions spécifiques avec l’objectif de donner ou redonner le pouvoir d’agir sur leur vie» explique le Dr. Michel Eynaud. Des ateliers autour des 1000 premiers jours d’un nouveau-né (avec les acteurs de la petite enfance au Pôle mère-enfant Palais Royal), ou des conduites addictives (avec la maison des adolescents des Abymes), des formations aux premiers secours en santé mentale délivrées par Cap Excellence, ainsi que des discussions autour des aînés et des aidants, seront organisées. «Nous avons souhaité brosser un large panel de sujets et organiser des manifestations gratuites à destination des usagers. Nous espérons remettre au centre du débat cette notion de démocratie sanitaire». La semaine se clôturera par une conférence sur la recherche en santé mentale le samedi 21 octobre à l’hôtel Arawak au Gosier.
S’APPROPRIER SA SANTÉ MENTALE
Dès lors, l’EPSM travaille ardemment à rendre lisible le parcours d’accès à la santé mentale et au développement des réseaux de solidarité. «Il est urgent de mettre en évidence les lieux, les moyens et les personnes pouvant apporter un soutien ou une information de proximité mais essentiellement de former l’entourage proche des citoyens aux besoins en termes de santé mentale. S’il n’est pas aisé de se rendre de son propre choix au sein d’un centre médico-psychologique (CMP), nous devons former les acteurs de première ligne, c’est-à-dire les médecins généralistes. Ainsi, ils pourront mieux orienter et mieux prendre en charge une personne en proie à quelconque difficulté. Il faut créer un maillage de professionnels avec les associations, les structures dédiées et les travailleurs sociaux, qui soit interconnecté et leur donner les outils pour repérer, expliquer et rediriger si besoin». Mais le chemin d’une telle dynamique semble tout de même semé d’embûches. «Localement, il y a un gros travail à fournir, notamment par la création d’un projet territorial de santé mentale qui reste entre les mains de l’Agence régionale de santé. Des décisions ont besoin d’être prises pour en faire une priorité nationale…».

Bienvenue Loïs !
Le Comité de rédaction de Nouvelles-Étincelles adresse
à sa collaboratrice Charlène Raverat et à son compagnon,
ses sincères
félicitations pour
la naissance
de leur fille.
Bienvenue
à ce rayon
de soleil
dans leur vie !