Le SMGEAG s’embourbe au fil de l’eau

Les élus guadeloupéens qui ont en charge la défense des intérêts de la population guadeloupéenne ont bien raison de réclamer au gouvernement les mesures similaires à celles prises à Mayotte pour parer au plus pressé, car la situation est invivable.

Voilà deux ans que l’Etat a créé en lieu et place des élus locaux, le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement par la loi du 29 avril 2021 et qui a pris fonction le 1er septembre 2021. Depuis la création de cette nouvelle entité, c’est le branle-bas de combat pour que le syndicat puisse remplir pleinement sa mission.
Malgré les coupures intempestives pour insuffisance de production, de ruptures de canalisation ou de réparations, les améliorations ne sont pas perceptibles et le sort des usagers demeure inchangé.
Certains abonnés vivent le cauchemar car même quand il y a de l’eau, elle n’est pas potable, avec toutes sortes de pollutions, aujourd’hui, des matières fécales. Nous sommes face à un problème grave de santé publique avec des conséquences dans les foyers, les écoles, les administrations et sur l’économie.
Si la création d’un service public unique de l’eau était une de-mande tant attendue, en revan-che, le management devrait être différent de celui de l’ancienne structure or, ce n’est pas l’impression qui se dégage.
C’est avec beaucoup de difficultés que le SMGEAG arrive à assurer sa mission de continuité de service public avec un objectif de qualité qui doit être rendu aux usagers.
En plus de la gêne occasionnée, la population qui souffre, ne sait à quel saint se vouer pour avoir de l’eau potable. Il est regrettable d’assister à des joutes verbales entre élus sur la question de l’eau, sur les ondes, ce qui ne contribue nullement à rassurer les usagers. Le dispositif de distribution et de répartition de l’eau en bouteille reste incompris par une partie des usagers, parce qu’il y a ceux qui en bénéficient et d’autres pas, ce qui a pour conséquence des affrontements par texto et audio entre influenceurs sur les réseaux sociaux.
Face à cette situation catastrophique, on a le sentiment que l’Etat qui est responsable de la population en matière sanitaire est en train de se défiler, à en juger par la réponse négative du ministre des «Outre-mer» à la question que lui a posé le député de la première circonscription de la Guadeloupe Olivier Serva.
Les élus guadeloupéens qui ont en charge la défense des intérêts de la population guadeloupéenne ont bien raison de réclamer au gouvernement les mesures similaires à celles prises à Mayotte pour parer au plus pressé, car la situation est invivable.
D’après la fin de non-recevoir du ministre des «Outre-mer» à la question posée par le député Olivier Serva, qui renvoie la «patate chaude» au SMGEAG, cela signifie que les Guadelou-péens n’auront qu’à compter sur eux-mêmes pour régler leurs problèmes d’eau.
Evidemment, ce ne sont pas ces petites mesurettes proposées qui changeront quelque chose. Cependant, la population doit se mobiliser comme un seul homme pour exiger de l’Etat qu’il prenne ses responsabilités, car c’est lui, le responsable de la santé publique. Le SMGEAG, structure qui a été créée sans moyens, ne peut faire face à cette situation.parer au plus pressé, car la situation est invivable.