L'hôpital Sainte-Marie de Marie-Galante enjeu de santé publique et de développement territorial

Le délai de six mois validé entre le Conseil de Surveillance de l'Hôpital et l'ARS,afin de proposer une nouvelle organisation administr ative et médicale de l'éta- blissement hospitalier Sainte- Marie à Marie-Galante arrive à échéance.

L es feux de broussaille qui couvent vont-ils à nouveau se transformer en brasier ? Cela dépendra de la réponse que les autorités de tutelle apporteront aux conclusions des travaux de réflexions et d'études menés avec l'expertise d'un cabi - net de consultant par le Conseil de Surveillance et le Comité de pilotage mis en place. Il faut se rappeler qu'en décembre 2011, suite à un rapport de l'IGAS (l'Inspection Générale des Services), l'Agence Régionale de Santé de la Guadeloupe avait fait le choix d'une nouvelle organisation médicale de l'hôpital, excluant la maternité et la chirurgie. Cette prise de position de l'ARS intervenant dans un contexte économique des plus dégradés a entraîné une mobilisation générale de toute l'ile, à dire vrai, de tout l'archipel guadelou - péen pour le maintien d'un hôpital de plein exercice intégré dans un schéma de développe - ment territorial. Face à cette situation, le Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier a décidé, dans une délibération en date du 29 décembre 2011, de conduire une réflexion, avec l'aide d'un consultant, sur un projet d'organisation administrative et médicale sur lequel le Conseil de Surveillance devait se prononcer avant la fin du mois de juin 2012. Suite à un appel public à projets lancé le 24 janvier 2012, ce n'est pas moins d'une vingtaine de projets qui ont été réceptionnés. Après analyse de ces contributions avec le comité de pilotage, 14 projets ont été jugés intéres - sants et méritant une instruction plus approfondie. Cette phase d'instruction a été conduite par le consultant sui - vant une méthode classique : Analyse des contenus, entretiens, collectes d'informations, études des données de misionscomparables. Les conclusions de ces travaux qui relèvent d'une approche plus économique que médicale risquent de cristalliser l'antago - nisme qui oppose l'ARS au Conseil de Surveillance et à la population de Marie-Galante. En effet, le consultant, s'il prend en compte des proposi - tions qui vont dans le sens d'un élargissement des offres de soins à la population, considère comme non viable sur le plan de la sécurité médicale et de la rentabilité, les services de chirurgie et de maternité. Le comité de pilotage ne par- tage pas bien sur cette appro - che. Il argumente que le critère d'équilibre économique doit être compensé par l'exigence de prise en compte de la sécuri - té sanitaire sur Marie-Galante et revendique un cadre déroga- toire qui doit permettre à tout un chacun d'avoir accès aux soins sur tout le territoire et renvoie à la déclaration du Ministre de la santé le 22 mai 2012 à hôpital Expo : «L'enjeu d'un juste accès aux soins n'est pas uniquement financier». Le Conseil de Surveillance prend à son compte l'exigence du comité de pilotage de maintenir à l'hôpital Sainte- Marie un service de chirurgie et un service de maternité, dans une motion du 29 juin. Dans une lettre du 30 juin, il sollicite une rencontre d'urgence avec le Ministre de la santé et de la Solidarité afin dit-il de préserver laqualit, la sécurité des soins à Marie- Galante ainsi que la paix sociale. Le problème reste entier . Le nouveau gouvernement va-t-il entendre la voix de Marie- Galante ?