Des offres de mobilité durable de plus en plus nombreuses

Ce n’est pas un secret, la Guadeloupe est congestionnée par un surnombre d’automobilistes et de voitures en circulation. Or, des offres alternatives à ce moyen de transport se développent sur le territoire dans le but de répondre à un double enjeu environnemental et sociétal. Bus, vélo électrique, covoiturage, commencent à faire écho auprès des citoyens.

Fin septembre s’est déroulée la semaine européenne de la mobilité durable. Ce mouvement partagé par la DEAL (Direction de l''environnement, de l''aménagement et du logement Guadeloupe) a été l’occasion de faire le point sur les différentes solutions existantes ou en cours de mise en place autour des mobilités douces et durables et de sensibiliser le public à d’autres façons de se déplacer sur l’île «L’histoire de l’évolution des mobilités en Guadeloupe démontre une certaine lenteur dans ce domaine. Mais, depuis quelques années, un virage a été pris pour accélérer les choses et apporter des réponses concrètes» assure David Collas, chef de la mission économie et expertise des mobilités au sein de la DEAL.
CASSER LES HABITUDES
DANS NOS DÉPLACEMENTS
La Région Guadeloupe connaît depuis toujours des embouteillages monstres, notamment au coeur de Jarry et du pont de la Gabarre. «Cette congestion chronique sur ces zones a des effets négatifs sur la pollution mais aussi sur la sécurité routière. La fatigue ou le stress de ces déplacements, majoritairement domicile-travail, sont des facteurs de risques pour les citoyens et il est important de réfléchir à des dispositifs réels pour limiter ceux-ci. De plus, face à l’augmentation des prix des énergies fossiles, les offres de mobilité durable n’ont jamais été autant nécessaires !». En effet, les objectifs et l’urgence sont double voire triple. «Il n’est plus question uniquement de s’inquiéter de notre planète mais également de notre portefeuille et de notre santé. Le déploiement des offres de mobilité durable va permettre, d’une part, de réduire les émissions de CO² et va redynamiser le lien social en incluant notamment ceux qui ne possèdent pas de voiture». Or, peu de personnes connaissent ces offres. «Il y a un gros travail pour casser les habitudes des usagers pour qui prendre la voiture ne doit plus être systématique et nous la DEAL, les collectivités, les établissements publics et les acteurs du monde des transports sommes investis. Ensemble, nous nous attachons à présenter des projets d’envergure».
DES PROJETS ADAPTÉS
AU TERRITOIRE
Par exemple, le covoiturage est l’un des axes phares du Syndicat mixte des transports (SMT), en charge du réseau de bus Karu’lis, propose une incitation financière pour les pratiquants au covoiturage (via l’application Karos). «Cela pourrait permettre de réduire «l’auto-solisme» et de favoriser ce mode de déplacement». Faut-il que les Guadeloupéens soient convaincus ? «Nous devons communiquer et expliquer. C’est la clé. De même autour de l’utilisation de vélos à assistance électrique. Certains sont désormais en accès libre à Pointe-à-Pitre mais beaucoup pensent que ce type de vélo n’est pas adapté à la topographie particulière de la Guadeloupe. Nous avons réalisé des essais en Basse-Terre et ils tiennent très bien le choc. Encore une fois, tout est question de déconstruire les mythes. Ce mode actif de déplacement est une solution adaptée et hyper pratique. D’autant plus que sept pistes cyclables vont voir le jour dans les prochains mois» ajoute David Collas.
DES DÉPLACEMENTS
FACILITÉS
De nouveaux itinéraires de pistes cyclables sortiront de terre d’ici fin 2024. «La réflexion autour de la mobilité durable qu’est le vélo a enfin porté ses fruits puisque ces derniers seront sécurisés et relieront des centres-bourgs de Grande-Terre. Cela faisait longtemps que les cyclistes et les touristes attendaient cette avancée». En effet, les collectivités, aiguillées par la DEAL, impulsent des politiques incitatives pour désengorger les routes. «Autre sujet de discussion, les transports en commun, un dossier épineux sur un territoire si étendu et diffus que l’archipel de la Guadeloupe, mais des efforts vont être fait dans ce sens. Il s’agirait de développer le transport à la demande, un système de bus ou minibus qui pourrait rallier des arrêts spécifiques en fonction des besoins. Les usagers pourraient contacter une plateforme téléphonique, faire une demande pour un trajet et établir un horaire de passage. C’est une initiative qui reste encore à l''étude mais elle permettrait aussi de réintégrer à la communauté des personnes isolées, et particulièrement les personnes âgées qui ne conduisent plus». Par la suite, certains conseils municipaux évoquent également la possibilité de créer des voies de bus. «Notamment dans les agglo-centres. Ces fils propres réduiraient les attentes des usagers et le temps de transport». L’avenir des mobilités durables est encore à écrire.